Si la notion de format audiovisuel ne figure ni dans la législation française, ni dans les textes de l'Union européenne, celle-ci est pourtant bien établie par la jurisprudence, qui lui confère la qualité d'œuvre de l'esprit, à la condition qu'il s'agisse d'une création de forme originale. Les dispositions du code de la propriété intellectuelle lui sont applicables, s'agissant de la titularité des droits et des modalités d'exploitation, dès lors que le format est suffisamment précis et original.
En pratique, toutefois, l'application du droit d'auteur n'est pas systématique. Nombre d'acteurs audiovisuels ont des pratiques discordantes. Avec la structuration de la filière, des règles de bonnes pratiques favorables à l'ensemble des acteurs devraient émerger.
La France importe plus de formats d'émissions télévisuelles qu'elle n'en exporte, en particulier quand il s'agit de formats de jeux et de divertissements. Nombre de formats diffusés en France sont des formats étrangers provenant majoritairement des pays anglo-saxons : Koh Lanta, Masterchef, Un diner presque parfait, Danse avec les Stars, etc. La situation n'est pas nouvelle. Elle n'est pas pour autant irréversible. Bien au contraire. La filière des formats en France a en effet décidé ...
Xavier Près
Avocat - Docteur en droit, associé, Varet-Près-Killy, société d'avocats
27 janvier 2022 - Légipresse N°399
2546 mots
Veuillez patienter, votre requête est en cours de traitement...
(1) Dir. (UE) 2019/790 du 17 avr. 2019 ; Directives 2019/790 et 2019/789 sur le droit d’auteur dans le marché numérique, commentaire article par article, sous la dir. de N. Binctin et X. Près, 2021, Bruylant.
(2) Dir. (UE) 2019/789 du 17 avr. 2019. Et pour un commentaire article par article de cette directive, v. Directives 2019/790 et 2019/789 sur le droit d’auteur dans le marché numérique, op. cit.
(3) Dir. (UE) 2018/1808 du 14 nov. 2018 modifiant la dir. 2010/13/UE SMA du 10 mars 2010.
(4) Paris, 4e ch., 19 déc. 1997, Sté L'Herbier Production et France 3 c/ J. Grijalvas et J. Laval et Paris, 4e ch. B, 27 mars 1998, D. 1999. 417, note B. Edelman.
(5) TGI Paris, 3e ch., 3 janv. 2006, SA Meu0301tropole Teu0301leu0301vision M6 et Steu0301 Eyeworks bv c/ SA Steu0301 nationale de teu0301leu0301vision France 2 et SARL Way, CCE 2006. Chron. 5, no 1, obs. B. Montels.
(6) Paris, pôle 5 - ch. 2, 1er juin 2018, no 17/00610. Les hésitations antérieures sont donc désormais levées, v. sur ce point, A. Fourlon, Le dilemme de la protection juridique des formats d'émissions télévisuelles, Légipresse 2013. 19.
(7) Création de l'ACP2F – Alliance pour la création et la promotion de formats français, communiqué de presse du 11 juin 2021.
(8) V. déjà art. 28-7° du décr. n° 2021-1924 du 30 déc. 2021 relatif à la contribution cinématographique et audiovisuelle des éditeurs de services de télévision distribués par les réseaux n’utilisant pas des fréquences assignées par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique et art. 24-7° du décr. n° 2021-1926 du 30 déc. 2021 relatif à la contribution à la production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles des services de télévision diffusés par voie hertzienne terrestre et ces decrets dits « Cable et Satellite » et « TNT ». V., A. Blocman, Obligations de contribution à la production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles : nouveau cadre, Dalloz actualité, 21 janv. 2022.