L'éditeur turc requérant avait été condamné par les juridictions turques pour avoir publié le roman érotique Les onze mille verges, de Guillaume Apollinaire, à une peine d'amende « lourde » (susceptible d'être convertie en jours d'emprisonnement) ainsi qu'à la saisie et la destruction des exemplaires pour publication obscène ou immorale, fondée sur l'article 426 § 1 du Code pénal turc en vigueur à l'époque des faits. Il estimait cette condamnation constitutive d'une ingérence non justifiée dans l'exercice de son droit à la liberté d'expression prévu par l'article 10 de la Conv. EDH.
La Cour observe qu'il n'y a pas de controverse entre les parties sur l'existence d'une ingérence, sur la prévisibilité par la loi de cette ingérence et sur la légitimité du but poursuivi en l'espèce, à savoir la protection de la morale. Elle souscrit à ce constat. Reste à déterminer si la condamnation au pénal du requérant ainsi que la mesure de saisie de tous les exemplaires du livre peuvent passer pour des mesures nécessaires dans une société démocratique, au sens de l'article ...
Cour européenne des droits de l'homme, 16 février 2010, Akdas c/Turquie req. n° 41056/04