DE MANIÈRE GÉNÉRALE, LES producteurs phonographiques sont en proie à un dilemme. D'une part, ils souhaitent éviter que les artistesinterprètes « qu'ils ont signés » (expression usuelle du secteur) puissent rompre (résilier, voire résoudre) facilement leur contrat, notamment par la démission (forme de résiliation) si les premières exploitations sont concluantes, et ce, pour aller négocier de meilleures conditions avec un producteur concurrent. D'autre part, les producteurs ...
Cour de cassation, Ch. soc., 1er juillet 2009, EMI Music France c/B. Beausir
Stéphane PESSINA DASSONVILLE
Maître de conférences en droit privé à la Faculté de droit de l'Université ...
(3) Lesquels chefs de demande, on le sait, lient le juge qui ne peut statuer infra ou ultra petita.
(4) F. Pollaud-Dulian, « Propriétés intellectuelles et travail salarié »: RTD com. 53 (2), avr.-juin 2000, p. 293; A. et H.-J. Lucas, Traité de la propriété littéraire et artistique, préc., n° 1025,p. 725: « L'article 19, alinéa 4 (art. L. 212-6 du CPI) se bornant à introduire une complication supplémentairedans le dispositif en édifiant dans le domaine audiovisuel une nouvelle ligne de partage».
(5) V. loi n° 69-1186 du 26 décembre 1969, art. 2.
(6) Il faut garder à l'esprit que l'article L. 212-3 CPI y renvoie expressément.
(7) CA Paris, 3e ch., 31 janvier 1997, cité par Kéréver, RIDA avril 1997, n° 172, p. 237; D. 1997,IR p. 58. Dans ce litige, il s'agissait de savoir si, à l'occasion d'une procédure collective, les rémunérationsdes artistes-interprètes en cause devaient s'analyser en salaire, auquel cas ellesauraient pu bénéficier du superprivilège des salaires.
(8) Notion synonyme de contrat exclusif.
(9) J.-Y. Kerbouc'h, J. Vincent, « Jusqu'où les contrats de production et d'édition conclus par desartistes de la musique peuvent-ils restreindre leur liberté de travailler? »: Dr. soc. 2007, p. 808.
(10) Cf. soulignant les difficultés liées aux concerts promotionnels, P.-M. Bouvery, Les contrats dela musique : IRMA, 2006, 3e éd., n° 380, p. 125; J.-M. Guilloux, Guide de la négociation descontrats d'artistes : ADAMI, 2005, p. 53 et 54; évoquant subrepticement la question: La lettre deNodula, Avril 2002, p. 769.
(11) L'extension est intervenue par un arrêté ministériel du 20 mars 2009.
(12) Trois qualités qui sont définies dans l'article I de l'annexe n° 3 de la convention collective del'édition phonographique du 30 juin 2008.
(13) Comp. O. de Tissot, « Internet et contrat de travail. Les incidences de la connexion à Internetsur les rapports employeurs-salariés »: Dr. soc., n° 2, février 2000, p. 158.
(14) Notons, par ailleurs, que le système de la proportionnalité aux recettes est également utilisé dans le domaine des rémunérations issues des licences légales: Code de la propriété intellectuelle,Litec, 2001, Annexe 10: décision du 30 juin 1986 et arrêté du 13 mars 2000 (mise enoeuvre de l'article L. 311-5 du Code de la propriété intellectuelle); décision du 9 septembre 1987,du 22 décembre 1993, du 28 juin 1996 (mise en oeuvre de l'article L. 214-4 du Code de la propriétéintellectuelle).
(15) R. Badinter, « Le droit de l'artiste sur son interprétation »: JCP G 1964, I, 1844, n° 25.
(16) A. et H.-J. Lucas, op. cit., n° 1025, p. 725.
(17) Pour de plus amples développements, S. Pessina Dassonville, Fasc. 6121, J.-Cl.Communication, 2008, n° 116 à 135.
(18) Au sens de l'article I de la convention collective de l'édition phonographique du 30 juin 2008,entrée en vigueur le 1er avril 2009 suite à un arrêté d'extension intervenu le 20 mars 2009.
(19) Ibid.
(20) M. Fabre-Magnan, Droit des obligations, Contrat et engagement unilatéral : t. 1, PUF, 2008,n° 244, p. 633.
(21) M. Fabre-Magnan, op. cit., ibid.
(22) M. Fabre-Magnan, op. cit., n° 245, p. 637.
(23) M. Fabre-Magnan, op. cit., ibid.
(24) En matière de Common law, on parlerait d'expectatives, c'est-à-dire des attentes du créancier(the expectation interest).
(25) M. Fabre-Magnan, op. cit., n° 246, p. 638.
(26) Cass. soc., 21 juin 2004, Société Bal du Moulin rouge c/SPEDIDAM : Propr. intell., n° 13, octobre2004, chron. A. Lucas, p. 926; RJS 10/04, n° 1108, p. 761.
(27) Cass. soc., 25 janvier 2006, Thouron c/MSM: RJS 4/06, n° 498, p. 335; Légipresse n° 229,mars 2006, p. 30; RTD com. avr./juin 2006, p. 378, obs. F. Pollaud-Dulian.
(28) Rendu obligatoire par l'arrêté du 17 octobre 1990, JO du 1er décembre 1990.
(29) V. article 2224 C. civ. modifié par la loi n° 2008-561 du 17 juin 2008 portant réforme de laprescription en matière civile (JO n° 141 du 18 juin 2008).
(30) Article 2224 C. civ.: « La prescription extinctive est un mode d'extinction d'un droit résultantde l'inaction de son titulaire pendant un certain laps de temps. »
(31) Pour une étude approfondie, S. Pessina Dassonville, « Les contrats entre les artistes de lamusique et les producteurs: contrat d'enregistrement exclusif et contrat collectif (feuille deséance SPEDIDAM) »: in Pratique de la propriété littéraire et artistique, Contrats et gestion collective,(dir.) P. Tafforeau, Gualino, 2010, à paraître.
(32) Sans être qualifiable de clause de non-concurrence, il faut aussi souligner la stipulation de laclause back catalogue.