Il ne peut être soutenu que l'article 39 bis de la loi du 29 juillet 1881 protège l'intérêt des seuls mineurs victimes vivants, à l'exception des mineurs décédés en considération de la lettre même de cet article qui incrimine de la même manière « la publication d'informations relatives à l'identité ou permettant l'identification d'un mineur qui s'est suicidé. » Ce texte vise les mineurs victimes d'une infraction sans limiter ces infractions à celles qui seraient ou, au contraire, qui ne seraient pas en relation avec la mort du mineur.
En l'espèce, un quotidien local a publié un article relatant un drame familial mettant en scène la mort de cinq membres d'une même famille, l'illustrant, sans autorisation de la famille, de la photographie d'une enfant de 10 mois avec une légende révélant son prénom, ce alors que l'article précisait l'adresse exacte du lieu du drame et les noms et prénoms de l'enfant et de son père, sa mère et ses deux frères. La cour relève qu'en faisant la différence, pour l'application de ce ...
Cour d'appel, Douai, 3 juin 2008, Min. publ. c/ Martin et a.