1. Le manifeste de la survie du photographe réaliste, héritier de Doisneau et de Cartier-Bresson s'est écrit à quelques semaines d'intervalle à travers deux décisions rendues par la 17e chambre civile du tribunal de grande instance de Paris au sujet d'un ouvrage de François-Marie Banier.Les juges ont élaboré, dans une logique juridique progressiste, les règles de coexistence de l'art photographique et des droits de la personne qui en est le sujet.2. Le livre de François-Marie Banier ...
Tribunal de grande instance, Paris, 17e ch. civile, 9 mai 2007, I. Chastenet de Puysegur c/SA Éditions Gallimard La nouvelle revue française et François-Marie Banier
(2) Robert Doisneau, cité in Le Monde 28 octobre 2006, page 26, « Les dessous de laDoisneaumania ».
(3) TGI Paris (17e chambre civile) 9 mai 2007, page 4 des motifs, paragraphe 2.
(4) Selon la déclaration du conservateur du Musée National d'art moderne citée dans le jugementrendu le 25 juin 2007.
(5) Extrait de l'entretien de François-Marie Banier publié en page 225 et 226 de l'ouvrage et citédans la décision du TGI Paris (17e chambre civile), 25 juin 2007. Cette description rappelle cellede l'artiste réaliste: « Le réaliste, s'il est un artiste, cherchera, non pas à nous montrer la photographiebanale de la vie, mais à nous en donner la vision plus complète, plus saisissante, plusprobante que la réalité même », Guy de Maupassant, Pierre et Jean, Préface
(6) TGI Paris 17e chambre, 9 mai 2007, ici reproduit.
(7) TGI Paris 17e chambre, 25 juin 2007, ici reproduit.
(8) Cass. 1re civ. 20 février 2001.
(9) « La liberté de l'image dans tous ses états », TGI Paris (17e chambre civile), 2 juin 2004 et14 mai 2003, Ch. Bigot, Légipresse n° 214, septembre 2004, III, p. 156.
(10) In TGI Paris (17e chambre civile), 14 mai 2003.
(11) La nécessité de concilier n'est pas évoquée.
(12) In TGI Paris (17e chambre civile), 2 juin 2004.
(13) Le travail du photographe était réalisé en collaboration avec le philosophe sociologue JeanBaudrillard. L'intérêt sociologique et artistique de l'ouvrage de François-Marie Banier est égalementrelevé dans la décision du 25 juin 2007.
(14) Chronique CCE, mars 2007, A. Fourlon, pages 9 et suivantes au sujet de l'ordonnance deréféré rendue le 3 octobre 2006 par le tribunal de grande instance de Nancy: « En application duprincipe de proportionnalité, le juge se fait l'arbitre funambule des libertés et droits dont l'exerciceest susceptible d'être entravé. Le juge énonce les forces en présence, de valeur normativeidentique: la liberté de création au premier chef, face au droit au respect dû à la vie privée, et àla présomption d'innocence. L'équilibre réside dans « la solution la plus protectrice de l'intérêt leplus légitime (Civ 1re 9 juillet 2003) ». L'appréciation du droit au respect dû à la vie privée se feraaussi dans l'objectif de conciliation avec la liberté d'information: « Il appartient ainsi au juge deconcilier la liberté de l'information avec le droit de chacun au respect de sa vie privée ».
(15) TGI Paris (17e chambre civile), 9 mai 2007.
(16) CEDH 1re sect. 14 juin 2007, Aff. Hachette Filipacchi Ass. c/France, Req. n° 71111/01;Légipresse n°244-III, p. 185 ; Le Figaro, 15 septembre 2007, « Recours de Paris Match dansl'affaire Erignac » par Laurence Girard.
(17) Le Monde, 6 juin 2007, page 20, Culture & Vous, « Un livre de François-Marie Banier visépar trois procès en droit à l'image », par Michel Guerrin, et Le Monde, 26 juin 2007, « Le photographeFrançois-Marie Banier gagne un procès inédit sur le droit à l'image », par Claire Guillot,et Le Figaro, 27 août 2007, « Le sacro-saint droit à l'image battu en brèche », par FrançoiseDargent.
(18) J. Béglé, Paris Match, « François-Marie Banier, l'Art à la Barre », 6 au 13 juin 2007.