PAR LA DÉCISION REPRODUITE cidessus, la Cour de cassation revient sur sa jurisprudence de la décennie précédente. Elle reconnaît à une association de lutte contre le tabagisme le droit de reproduire sur les outils d'une campagne de prévention (affiches et timbres) certains éléments figuratifs d'une marque de cigarettes (1) en les associant à des symboles morbides afin, précise la haute juridiction, de servir un but de santé publique. La Cour de cassation refuse de considérer qu'un ...
Cour de cassation, 2e ch. civile, 19 octobre 2006, Comité national contre les maladies respiratoires et la tuberculose (CNMRT) c/ JT International et Japan Tobacco
(2) En l'espèce, les éléments figuratifs de l'affiche consistaient dans la reproduction d'un dromadaireefflanqué reposant à terre sur ses membres repliés ; le nuage de fumée s'échappantde la cigarette placée entre les lèvres de l'animal constituait une bulle en forme de tête demort mentionnant : « La clope c'est pire que la traversée du désert ».
(3) E. Baud et S. Colombet, « Usage de marque hors de la « vie des affaires », Légipressen° 231, mai 2006, III p. 86 et s.
(4) CA Riom, 15 sept. 1994, CFDT des Industries Chimiques du Puy de Dôme c/ CompagnieGénérale des Établissements Michelin, D. 1995, jur., p. 429.
(14) TGI Paris, 28 mars 2003, Société JT International c/ CNMRT, inédit.
(15) CA Paris, 14 janv. 2005, Société JT International c/ CNMRT, inédit.
(16) CA Paris, 31 janv. 1990, D. 1990, IR, p. 50. La cour d'appel de Paris a ainsi jugé quel'Institut national de la consommation n'était pas tenu d'atténuer ses critiques après avoir réalisédes essais comparatifs de produits dans des conditions irréprochables qui faisaient apparaîtreles graves défaillances de certains des produits testés.
(17) Civ 1re, 21 janv. 1981, Confédération nationale des industries et des commerces en grosdes vins cidres jus de fruits sirops spiritueux et liqueurs de France c/ UFC, D. 1981, IR, 534.De même, la jurisprudence a jugé qu'une association avait dépassé les limites de la polémiquetolérable, manqué aux devoirs de rigueur et d'objectivité qui lui incombaient et commisune faute entraînant sa responsabilité en publiant et critiquant de simples « hypothèses scientifiques», en adoptant des « termes péremptoires et tendancieux » pour présenter des médicamentscomme étant particulièrement dangereux : Civ 2e, 12 fév. 1986, UFC c/ LaboratoiresBeaujours, D. 1986, som., p. 158.
(18) TGI Rennes, 10 janv. 1977, Schweppes France c/ Association Populaire Familiale duQuartier de Fougères, Gaz. Pal. 1977, jur. p. 364.
(19) CA Paris, 26 mars 1990, D. 1990, IR, p. 110.
(20) TGI Paris, Ord. Réf., 5 avril 1978, Que Choisir, n° 129, mai 1978.
(21) CA Paris, 13 juin 1978, Le Monde, 14 juin 1978.