Exception au principe de l'interdiction de cession des oeuvres futures, la conclusion par l'auteur avec un éditeur d'un pacte de préférence suscite nombre d'interrogations. En effet, malgré les précautions du législateur de 1957 et l'attention de la jurisprudence ultérieure, les conditions de validité du pacte prévu à l'article L. 132-4 du Code de propriété intellectuelle sont sujettes à interprétation. Il convient par ailleurs d'examiner les modalités d'exercice du droit en découlant.
Marie-Avril ROUX
Avocat au Barreau de Paris Cabinet Degoy Roux Associés
(2) RIDA, avril 1958, numéro spécial consacré à la loi du 11 mars 1957, pages 275à 281, « La cession et le contrat d'édition » par Roger Fernay.
(3) Cité par Jean Vilbois, RIDA, avril 1958, numéro spécial consacré à la loi du11 mars 1957, pages 51 à 57, « Historique ».
(4) Extrait des débats parlementaires, propos du rapporteur Péridier cité parJean Vilbois, op. cit.
(5) Tribunal civil de la Seine, 15 décembre 1953, Gaz. Pal.54, I, page 80, conclusionsMazet. TGI Paris, 3e chambre, 19 juin 1986, RIDA, 4/1986, page 1966.
(6) Jean Vilbois, RIDA, avril 1958, page 57.
(7) Paris, 24 novembre 1987, RIDA, janvier 1988, n° 135, page 96.
(8) Paris, 28 novembre 1985, Dalloz1986, page 188, observations Colombet.Cette décision avait considéré que la seule référence à « un film de long-métragecinématographique ou télévisuel» ne permet pas de rattacher l'oeuvre future àun genre déterminé, ce qui signifie a contrarioque le domaine audiovisuel n'estpas exclu, sauf à toutefois déterminer son genre.
(9) Henri Desbois « Le droit d'auteur en France » , 2e édition, mise à jour en1973, Dalloz, n°539.
(10) Par exemple TGI Nanterre, 1re ch. 17 juin 1992, RIDA, 4/1992, page 180, surune chaise longue du Corbusier.
(11) « Les pactes de préférence et la création salariée » par Cyril Rojinsky,Légipressedécembre 2002, page 168.
(12) Propriété littéraire et artistique, 4e édition, n° 276, page 481.
(13) Traité de la propriété littéraire et artistique, Litec, 2e édition, n° 567, page 455et n° 550, page 445.
(14) Paris, 24 novembre 1987, RIDA, janvier 1988, n° 135, page 96.
(15) Frédéric Pollaud-Dulian, « Le droit d'auteur », Economica2005, n° 1056.
(16) A. Lucas et H.J. Lucas, op. cit.n° 566.
(17) Pierre-Marie Bouvery « Les contrats de la musique », IRMA, édition 2003,n° 184.
(18) CA Paris, 1re ch., 29 janvier 1991, RIDA, juillet 1991, page 219, note Gautier.
(19) TGI Paris, 9 juillet 1975, RIDA, janvier 1976, page 128.
(20) Pierre Yves Gautier, op. cit.n° 277.
(21) TGI Paris 3e ch., 23 avril 1971, RIDA, 4/1972, page 157 ; Dalloz 1972,page 17, note RL ; RTD com1971, page 1017, observations Desbois. CA Paris1re ch., 25 avril 2000, Gaz. Pal., 11 août 2000, sommaire page 24, observationsSeuron.
(22) CA Paris, 6 septembre 1999, RIDA, 2/2000, page 344 ; D1999, cahierDroit des affaires, page 35, note J.F.
(23) Paris, 27 mars 1998, RIDA, octobre 1998, page 259.
(33) Par exemple, Pollaud-Dulian, op. cit.1059 ; Raymond Lindon, « Le droit depréférence des éditeurs », Dalloz1968, chronique 55. Dans le même sens,Pierre-Yves Gautier précit, 4e édition n° 277. Quant à Desbois, son point de vueévolue dans les rééditions de son traité.
(34) Paris, 22 janvier 1992, Dalloz1993, sommaire 93, observations Colombet ;Dalloz95, 128, notes Gaumont Prat ; Pierre-Yves Gautier, précité, 4e éditionn° 277 ; Cyril Rojinsky « Les pactes de préférence et la création salariée »,Légipresse n° 197, décembre 2002, page 168 ; contra Jurisclasseur« Propriétélittéraire et artistique », fasc. 1320 par André Lucas, n° 35.
(35) Paris 27 mars 1998, RIDA, octobre 1998, page 259, Robert Laffont c/Signol.
(36) Paris 17 septembre 1997, Dalloz1999, sommaire 68, observations Colombet.
(37) TGI Paris, 18 juin 1971, RIDA, octobre 1971, page 154.
(38) TGI Paris 3e chambre, 3 janvier 1979, Cholodenko c/Flammarion, RIDA, juillet1979, page 153.
(39) Paris 7 mai 1991 précité, Légipressen° 84, page 89, Françoise Saganc/Librairie Flammarion.
(41) Michel Jonasz c/ SBK Songs, Paris 29 janvier 1991, RIDA, juillet 1991,page 219, notes Gautier ; TGI Paris 1er juillet 1971, RTD com7195, observationsDesbois ; RIDA,janvier 1972, page 147 ; Gaz. Pal.712703.
(42) Paris 30 juin 1975, RTD com., 1976.511, obs. Desbois, inédit.
(43) Paris, 29 janvier 1991, Michel Jonasz, RIDA,juillet 1991, page 229, observationsPierre-Yves Gautier.
(44) Propriété littéraire et artistique, op. cit., page 485
(45) Voir par exemple Pollaud-Dulian précité.
(46) TGI Paris 3e ch., 12 janvier 1988, RIDA,3/1988, page 116, note Gautier,Musumarra c/ Le Minotaure.
(47) TGI Paris 3e ch., 27 juin 1984, RIDA,n° 122, octobre 1984, page 224.
(48) Paris 4e ch., 22 janvier 1992, SA Calmann-Levy c/ Koskas, Dalloz1995,8e cahier, page 128 ; Paris, 1re ch., sect. A, 5 avril 1993, Dargaud c/ PhilippeLiégeois et Bob de Groot, Les Petites Affiches, 20 mars 1995, n° 34, observationsGaumont-Prat.
(49) TGI Paris 3e ch., 23 avril 1971, Dalloz1971, page 17 ; RTD com1971,page 1017, observation Desbois ; RIDA,1972, n° 74, page 157.
(50) Civ. 1re 15 décembre 1975, RIDA,juillet 1976, page 129 ; Dalloz1976, IR 85.
(51) Desbois, op. cit. n° 542.
(52) Desbois, op. cit.n° 542.
(53) Cité par Desbois, op. cit.n° 543.
(54) Tribunal civil de la Seine, 15 décembre 1953, Gaz. Pal.1954.I.181.
(55) TGI Paris, 26 octobre 2005, Légipressen° 229, mars 2006, actualité 229-07qui a jugé qu'une clause ne fixant pas le montant des redevances de l'auteur maissimplement leur principe et appelant à une nouvelle négociation était nulle, car lemontant des droits cédés n'est ni déterminé ni déterminable.
(56) TGI Paris, 3e ch., 12 janvier 1988, précité, RIDA, 3/1988, page 116, noteGautier, Musumarra c/ Le minotaure, concernant le compositeur de chansonsinterprétées par Jeanne Mas.
(57) Ass. Plein. 1er décembre 1995, 4 arrêts publiés au Bulletin.
(58) TGI Paris 3e ch., 27 juin 1984, RIDA,n° 122, octobre 1984, page 224.
(59) Lucas, précité.59.TGI Paris, 3e ch., 12 janvier 1988, RIDA, 3/1988, page 116, note Gautier,Musumarra c/ Le minotaure, précité.