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Vie privée
/ Jurisprudence
01/05/2006
Une fiction empruntant des éléments touchant à la vie privée d'une personne porte atteinte à sa vie privée seulement si elle est identifiable avec certitude par le public
L'auteur d'une fiction peut enrichir l'intrigue d'événements marquant ou de circonstances particulières tirées de la réalité et s'inspirer, pour donner vie ses personnages, de traits de caractère ou de détails physiques de personnes existant ou ayant existé. La démonstration de tels emprunts ne peut être faite que si ces événements ou traits de personnalité sortent assez de l'ordinaire pour qu'on ne puisse pas raisonnablement estimer que c'est par pure coïncidence que le fruit de l'imagination de l'auteur et la réalité se rejoignent. Dès lors que ces emprunts touchent à la sphère privée d'une personne déterminée, il n'y a atteinte que si cette personne peut être identifiée avec certitude par le spectateur de l'oeuvre de fiction.
En l'espèce, une actrice poursuivait le réalisateur d'un film pour atteinte à sa vie privée. En effet, elle établissait divers parallèles entre des événements ou circonstances de sa propre vie, dont elle indique qu'ils étaient connus par le réalisateur parce qu'elle les lui avait racontés, et, d'autre part, des extraits du scénario et des scènes du film litigieux. Le tribunal constate que la demanderesse, tout en soutenant qu'elle peut être identifiée par le spectateur, relève ...
Tribunal de grande instance, Paris, 17e ch. civ., 3 avril 2006, M. et J. Denicourt c/ M. Desplechin