La Conférence générale de l'UNESCO vient d'adopter « l'Avant-projet de convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles», dont l'origine essentielle est celle de la bataille pour « l'exception culturelle», menée au sein du GATT, dans le cadre de l' Uruguay Roundouvert en 1986. Cette situation d'exception culturelle demeure fragile, et par nature provisoire, dès lors que de nouveaux cycles de négociation prévus tous les cinq ans obligent les États-parties à mettre en oeuvre de nouvelles étapes de « libéralisation progressive». C'est dans ce contexte que le concept de diversité culturelle a été promu pour pallier le caractère purement défensif de l'exception culturelle, et qu'a été élaboré le projet d'un « instrument juridique contraignant» en ce sens. L'UNESCO fut, conjointement, conçue comme le cadre institutionnel adéquat pour faire aboutir un tel projet, en opposition avec les principes de libéralisation de l'OMC.
LE 20 OCTOBRE 2005, la conférence générale de l'UNESCO a adopté à une très large majorité de cent quarante-huit voix contre deux États-Unis et Israël et quatre abstentions, « l'Avant-projet de convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles », plus communément désignée sous la terminologie de « convention sur la diversité culturelle ».Ce texte correspond à deux origines distinctes dont l'une a permis de réactiver l'autre. ...
Serge REGOURD
Professeur à l'Université des sciences sociales de Toulouse Directeur de ...
(2) Sur cette question, cf. not. S. Regourd, « L'audiovisuel et le GATT, pour un questionnementjuridique de l'exception culturelle », Légipresse1993 n° 106-II, p. 101.
(3) Sur ces questions, cf. not. S. Regourd : « De l'exception à la diversitéculturelle », Problèmes politiques et sociaux, n° 904, 2004 et les diversescontributions publiées.
(4) Cf. infra2e partie de l'analyse.
(5) C'est nous qui soulignons.
(6) Sur ces questions, cf. not. S. Regourd, L'Exception culturelle,PUF 2e éd. 2004.