LE DROIT À L'IMAGE donne l'occasion d'un contentieux particulièrement nourri tant devant les juges du fond que devant la Cour de cassation (1). Le maquis des arrêts rendus en la matière, notamment dans le domaine de la vie privée, peut parfois décourager tant il est périlleux d'y trouver une logique propre à assurer la sécurité juridique.L'arrêt rendu le 4 novembre 2004, qui paraît constituer une étape importante de la construction jurisprudentielle du droit à l'image n'échappe ...
Cour de cassation, 2e ch. civ., 4 novembre 2004, Sté Hachette Filipacchi associés c/ Époux Gouret
(2) Sur l'évolution de la jurisprudence en ce domaine, le lecteur peut se reporter notammentaux dernières études parues : J.-P. Gridel, « Liberté de la presse et protection civile des droitsmodernes de la personnalité en droit positif français », Dalloz, chron. p. 391.; Th. Hassler, «Laliberté de l'image et la jurisprudence récente de la Cour de cassation», D.2004 chr. p. 1611.
(3) Sur cet arrêt, voir également : D. Bakouche, note sous Cass. civ. II, 4 novembre 2004, JCP2004-II-10186 ; A. Lepage, Obs. sous Cass. civ. II, 4 novembre 2004, CCE2005, comm. n° 33.
(4) Sur cette problématique, voir not. C. Bigot, «La liberté de l'image entre son passé et sonavenir» (2 parties), Légipressen° 182 et 183, II-68 ; C. Ruet, «Expression par l'image et CEDH :confrontation des approches interne et européenne », Légipressen° 198-II-p. 1.
(5) Cass. civ I, 20 février 2001, D.2001, p 1199, note J.-P. Gridel, D.2001 som. p 1992 obs.C. Caron, Légipresse2001, n° 180-III-p 52, note E. Derieux; Cass. civ. I, 12 juillet 2001, D.2002,note Ch. Bigot ; Comm. et Commerce électr. nov. 2001, p. 26 n° 117 note Agathe Lepage ;Dr. et Patrimoine,n° 98-nov. 2001, § 2952, p. 103, note Grégoire Loiseau.
(6) Précités, note précédente.
(7) Cf. «La liberté de l'image dans tous ses états », note sous TGI Paris, 14 mai 2003, et 2 juin2004, Légipresse2004-III-156.
(8) Sur ce test en deux étapes, cf., nos obs. sous Cass. civ. II, 19 février 2004, D.2004, p. 2596.
(9) De manière générale sur l'évolution du droit à l'image dans les dernières années : J.-P. Ancel,«La protection des droits de la personne dans la jurisprudence récente de la Cour de cassation», rapport de la C. Cass. 2000, Doc. Fr. 2001 ; P. Auvret, «Droit du public à l'informationet exploitation médiatique de la personnalité d'autrui», Légipressen° 170-II-33; C. Bigot, «Droitsde la personnalité et liberté de l'information », D. 1998 chr p. 235; E. Dreyer, « Légitimité del'information par l'image », Légipresse209-II-31 ; J. P. Gridel, « Retour sur l'image du préfetassassiné : dignité de la personne et liberté de l'information d'actualité », D. 2001, chr. p. 872;M. Th. Feydeau et A. Lacabarats, « Images d'actualité et protection de la personnalité : le pointde la jurisprudence », Légicomn° 20-1999/4 p. 77. Et les études citées supra note n° 1.
(10) D.2004 2596 note C. Bigot.
(11) JCP2004-II-10160, note D. Bakouche.
(12) Il ne saurait être question de fournir ici une bibliographie exhaustive sur ce droit à la dignité,qui a fait l'objet de nombreuses études importantes. Nous renouons donc le lecteur aux abondantesindications bibliographiques fournies par Mme et M. les Professeurs Lepage et Bakouche,dans leurs commentaires de l'arrêt du 4 novembre 2004 mentionnés ci-dessus.
(13) Cass. civ. I 20 décembre 2000, Erignac, Légipressen° 180-III-57 ; D.2001, p 885, noteJ.-P. Gridel ; JCP2001-II-10488, obs. J. Ravanas.
(14) Voir égal. sur ce point, l'analyse de D. Bakouche, note précitée.
(15) Voir sur ce point : ouvrage collectif : Droit et pratique de la cassation en matière civile,Litec 2003.
(16) TGI Paris, Ord. réf. 30 novembre 1983, D., 1984, p. 111 note R.L.
(17) Voir à cet égard : Cass. AP 12 juillet 2000, 2 arrêts, Légipressen° 175-III-153 et toute lajurisprudence subséquente qui a maintenu le cap en dépit de différentes critiques. Pour un panoramade la question : C. Chamagne, «Les diffamations et injures envers la mémoire des morts :perspectives d'évolution de l'article 34 de la loi du 29 juillet 1881 », Légicomn° 28, p. 35.
(18) Cass. civ I, 12 décembre 2000, deux espèces, pourvois n°A 98-21.161, et U 98-17.521.
(19) En particulier : Cass. civ. II, 3 avril 2002, D. 2002, jur. p. 3164, et notre note ; D. 2003 som.1543, obs. C. Caron, CCE 2002, comm. n° 158 obs, A. Lepage, Légipresse2002, n° 195-IIIp.170, note G. Loiseau ; Adde : Cass. civ. I, 23 avril 2003, D. 2003, p. 1854, note C. Bigot, etsomm. p. 1539, obs. A. Lepage; JCP2003-II-10139, note J. Ravanas. Voir encore : Cass. civII 19 février 2004 précité ; et Cass. civ. II 8 juillet 2004, Légipresse2005-I-14, § 218-33.
(20) La subjectivité dans l'appréciation de ce type de préjudice est préoccupante pour le justiciable,comme elle l'est dans l'appréciation de l'anodin sur le terrain de l'atteinte à la vie privée.Voir en ce sens : P. Sergeant, « Les limites posées à la liberté d'informer dans le cadrede la vie privée : la tentation de l'arbitraire», Légipresse2004-II.