LA RENCONTRE DU DROIT D'AUTEUR et du droit de la presse peut se révéler explosive. Ceux qui savent à quel point il est difficile d'apprécier la contrefaçon en matière musicale, approuveront peut-être ce juge d'instruction qui refusa de se prononcer et comprendront sans doute l'irascibilité de cette partie civile qui claironna d'autant plus fort son bon droit qu'elle avait une réputation à défendre et une juste cause à promouvoir.Il y a là tous les ingrédients pour faire un bel ...
Cour de cassation, 2e ch. civ., 2 octobre 2003, Guy Béart c/ Cyril Assous
Emmanuel DREYER
Professeur à l'Ecole de droit de la Sorbonne (Université Paris 1)
(2) V. notre Ouvrage :Droit de l'information Responsabilité pénale des médias, Litec 2002,n° 490.
(3) Jugeant déjà que « la réouverture du délai d'action instituée par l'art. 65-2 de la loi du 29juill. 1881 n'a trait qu'aux faits relevant du délai de prescription de l'art. 65 et exclut de sonchamp d'application l'atteinte à la présomption d'innocence qui se trouve régie, pour sa prescriptionpar l'art. 65-1 de la même loi» (TGI Paris, 1re ch, 23 mars 1994, D.1995, somm., p. 267,obs. Ch. Bigot).
(4) B. Beignier, « La protection de la personne mise en examen : de l'affrontement à la collusionentre presse et justice », in Liberté de la presse et droits de la personne, dir. J.-Y. Dupeuxet A. Lacabarats, Dalloz 1997, p. 100.
(5) Jugeant, par exemple, que l'atteinte à la présomption d'innocence dont bénéficiaient lesépoux Villemin constituait un trouble manifestement illicite auquel ils pouvaient demander enréféré qu'il fût mis fin : civ. 2, 19 fév. 1992, Bull. n° 61. Et, déjà : TGI Paris, réf, 6 mai 1983, D.1984, jurispr. p. 14, note R. Lindon.
(6) V. à cet égard l'analyse menée par J.-H. Robert, « La protection de la présomption d'innocenceselon la loi du 4 janvier 1993 », in Liberté de la presse et droit pénal, PU Aix-Marseille,1994, p. 132 et s.
(7) V. admettant l'existence d'une faute qualifiée « imprudence ou négligence» à raison d'unpropos tenu au mépris de l'innocence présumée d'autrui : civ. 2, 18 juin 1986, Bull. n° 95.
(8) V. not. P. Auvret, « Le journaliste, le juge et l'innocent », Rev. sc. crim.juill.-sept. 1996, pp.625-634 et « Le droit au respect de la présomption d'innocence », JCP1994, I, 3802.
(9) Sur l'évolution mouvementée de ce texte, v. not. B. Ader, « La relation justice-média », Rev.sc. crim.2001/1, p. 77.
(10) Comp. depuis : TGI Paris, 17e ch., 10 mai 2000, LPn° 175-I, oct. 2000, p. 118.
(11) J. Héron, Principes du droit transitoire, Dalloz, 1996, p. 42, n° 42.
(12) CA Paris, 1re ch., 13 oct. 2000, D. 2000, inf. rap. p. 302.
(13) Civ. 2, 4 déc. 1996, Bull. n° 279; D.1997, Jurispr. p. 165, note J.-Y. Dupeux et Ch. Bigot.
(14) V. civ. 2, 24 avril 2003, Bull. n° 114. Civ. 2, 26 nov. 1975, D.1977, Jurispr. p. 33, obs.R. L. et JCP 1978, II, 18811, obs. J. Revel. CA Dijon, 1re ch., 11 oct. 1989, Gaz. Pal., Rec.1992, somm. p. 224.
(15) V. également : CA Paris, 1re Ch., 31 mars 1998, Gaz. Pal., Rec. 1998, somm. p. 556 etTGI Paris, 1re ch., 14 mai 1997, LPn° 145-I, oct. 1997, p. 119. Mais la légitimité d'un droit deréponse, exercé en plus de l'action fondée sur l'art. 9-1 C. civ., est admise : TGI Lille, réf,22 fév. 1993 et TGI Nice, réf, 9 mars 1993, LPn° 100-III, p. 37, obs. B. Ader.
(16) V. déjà : civ. 2, 29 nov. 2001, Bull. n° 180. Rompant avec : civ. 2, 2 déc. 1959, Bull. n° 796.
(17) V. J.-Cl. Communication, « Prescription », fasc. 3040, nov. 2003, n° 41 et s.
(19) Selon l'analyse donnée par J. Héron, Principes de droit transitoire, préc., p. 97, n° 105 et s.
(20) P. Roubier, Le Droit transitoire (conflits des lois dans le temps), Dalloz-Sirey, 2e éd. 1960,p. 197, n° 43. Solution qui avait été consacrée notamment par civ. 1, 27 sept. 1983, Bull.n° 215 ; Soc. 5 janv. 1962, Bull. n° 9.
(21) V. Cass. 22 mars 1999, Bull. avis, n° 2, ainsi que Ph. Malaurie et P. Morvan, Introductiongénérale, Defrénois 2003, p. 195, n° 278.