La cour d'appel de Rouen dans un arrêt du 13 mars 2001 et le TGI de Lyon dans un jugement du 4 avril 2001 apportent certainement un petit espoir aux photographes (légitimement) inquiets des récentes évolutions du droit à l'image. La dignité de la personne humaine (1), la présomption d'innocence (2), le droit de propriété (3) entravent (parfois de manière abusive (4)) la diffusion des photographies, bien que la première chambre civile de la Cour de cassation ait, le 2 mai dernier, ...
Cour d'appel, Rouen, 1re ch., 13 mars 2001, Pritchett née Gondrée c/ Éditions Dubray, UPCP et SNE
Jean-Michel BRUGUIÈRE
Professeur à l'Université de Grenoble-Alpes Directeur du CUERPI Avocat of ...
(2) Cass. Civ 1re, 20 décembre 2000, JCP2001, p. 549, obs. J. Ravanas.
(3) La loi du 15 juin 2000 sur la présomption d'innocence comporte, on le sait, un certain nombrede dispositions sur la publication de l'image des victimes. Sur cette loi, voir l'aperçu rapide deM. Derieux in JCP, 2000, n° 30-34, Actualités ; H. Leclerc, commentaire de la loi du 15 juin2000 dans Légipressen° 174-IV, p. 83 ; M.-N. Louvet Les nouveaux délits de presse de la loidu 15 juin 2000, Légipressen° 177-II, p. 142.
(4) Cass. Civ 1re, 10 mars 1999 JCPG II, 10078, note P.-Y Gautier, confirmée par Cass. Civ 1re,25 janvier 2000, Légipressen°171-III, p. 60, note J.-M Bruguière.
(5) Quand la Cour de cassation abuse du droit de propriété sur l'immatériel, J.-M Bruguièreet N. Mallet-Poujol, Dr & Patrimoine Lettre Hebdo, n° 300, p. 6.
(6) Cour de cassation (1re civ.), 2 mai 2001 Crt Bretagne et Plisson, à paraître dans le prochainLégipresse: « en se déterminant ainsi, sans préciser en quoi l'exploitation de la photographiepar les titulaires du droit incorporel de son auteur portait un trouble certain au droitd'usage ou de jouissance du propriétaire, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sadécision »
(7) D. Cohen, La propriété intellectuelle c'est le vol ! in Le Monde8/9 avril 2001 et la réponsede P.-Y Gautier, Qu'est-ce que la propriété intellectuelle ? in Le Monde du 11 avril 2001.
(8) Pour une présentation de ces théories, J.-E Schoettl, L'Administration dispose-t-elle d'undroit d'auteur ? DIT 1988/4, p. 6. 8. P.-Y Gautier, Le Monde op. cit. bien que la solution soit envisagée de manière trèsaccessoire.
(10) J.-E. Schoettl, op. cit.
(11) G. Monnier, Droit d'auteur et espace public, Le Monde, 18 avril 2001.
(12) J.-M Bruguière, La diffusion de l'information publique. Le service public face au marchéde l'information. Thèse Montpellier 1995 plus particulièrement p. 113 et s. Également L'accèsaux archives publiques : existe-t-il un domaine public informationnel ? in Les archives et ledroit, Actes à paraître.
(13) Saleilles, Le domaine public à Rome et son application en matière artistique, Nouvelle revuehistorique du droit, 1889, p. 457. 13. Infra note n°19.
(15) Les biens mobiliers du domaine public (et l'image doit être considérée comme un meuble,même si elle porte sur un immeuble) sont inaliénables et non susceptibles de la possessionde l'article 2279 du code civil. En ce sens, voir Cass. crim., 16 juin 1992, D.1993, Somm. 35,obs. A. Robert.
(16) A. Pelissier, Possession et meubles incorporels, Thèse Montpellier 2000.
(17) Sur cette discussion à propos d'un éventuel conflit entre un photographe et un propriétaire,voir A. Fusco-Vigné et B. Gleize, Focus sur l'image des biens : la création photographiqueen danger, Annales de la Faculté de droit d'Avignon, 2000.
(18) C. Lavialle, Domanialité publique et régime des fondations, RDP1992, p. 469. 18. Pour une présentation de cette argumentation et sa réfutation, voir notre thèse op. cit.supra note n° 11.
(20) J.-M. Auby, R. Ducos-Ader, Droit administratif, Dalloz, 2e éd, p. 216, n° 154.
(21) Latournerie, Travaux de la commission de révision du code civil, 1946-1947, p. 843-844.