Le propriétaire du château de Villeneuve-Loubet peut-il s'opposer à la distribution d'un livret reproduisant un dessin de sa propriété ? La cour d'appel de Paris répond par la négative dans un arrêt du 31 mars 2000. Elle se fonde sur ce que : « le dessin incriminé servant uniquement à illustrer le sujet de l'ouvrage en représentant un château fort typique, au surplus classé monument historique, [cela] ne constitue pas une exploitation commerciale de ce monument ». Ces faits ...
Cour d'appel, Paris, 4e ch. sect. B, 31 mars 2000, Panisse Passis et autres c/ SA Nouveaux Loisirs
Christophe Alleaume
Professeur à l’Université de Caen Basse-Normandie, Directeur de l’Institut ...
(2) Le Café Gondrée, à Bénouville, situé à proximité du canal de l'Orne reliant Caen à la mer,délivré le 5 juin 1944 par quelques rangers afin de faciliter le Débarquement du lendemain.
(3) Grenoble, 15 juillet 1919, DP, 1920, 2, 9, note Rouast. - TGI Seine, 1er avril 1965, JCP édG., 1966, II, 14572, note L. (R.) - Paris, 13 juin 1973, Gaz. Pal., 1974, 1, 27, note Frémond. -Metz, 26 novembre 1992, D., 1994, Somm., 161, obs. Robert (A.) ; JCP éd. G., 1993, I, 3707,obs. Périnet-Marquet (H.). - Aix-en-provence, 18 janvier 1993, Bull. Aix, 1993-1, 11, obs. Sériaux(A.). - Paris, 12 avril 1995, JCP éd. G., 1997, II, 22805-22806, note Crombez (V.) ; D., 1995,IR, 30. - TGI Saumur, 28 août 1996, D., 1998, Somm., 57, obs. Robert (A.) ; JCP éd. G., 1997,I, 4010, n° 4, obs. Périnet-Marquet (H.). - Rennes, 24 novembre 1998 (cité par Sainte-Rose(J.), concl., RJDA, 1999/4, 299 ; D., 1999, J., 319).
(4) Zénati (F.), obs. RTDciv., 1999, 868 : le droit à l'image des biens n'est pas un passeportpour l'apocalypse (mais) la mise en forme d'une solution latente mûrie par la sagesse des tribunaux; Agostini (E.), D., 1999, J., p. 321. - L'arrêt est conforme aux concl. Sainte-Rose (J.),préc.
(5) Gautier (P.-Y.), Le droit subjectif sur l'image d'un bien, ou comment la Cour de cassationcrée de la para-propriété intellectuelle, JCP éd. G., 1999, II, 10078 ; Françon (A.), obs.RTDcom., 1999, 397 ; Cornu (M.), RIDA, octobre 1999, n° 82 ; Gaubiac (Y.), Com. com. élec.,1999, comm., n° 4 ; Caron (Chr.), Les virtualités dangereuses du droit de propriété,Defrénois,1999, art. 37028, 897 ; obs. J. F., D.affaires, 1999, 629.
(9) Question : l'artiste qui a photographié une uvre, par exemple dix ans avant qu'elle ne tombedans le domaine public (pour faire simple, admettons que les ayants droit avaient consentià sa reproduction publique) doit-il obtenir une seconde autorisation, cette fois-ci du propriétairecorporel, pour continuer la commercialisation de sa reproduction, une fois l'uvre tombéedans le domaine public ? Et le propriétaire corporel sera-t-il fondé à refuser ce que l'auteuravait autorisé ?
(10) Gautier (P.-Y.), art. préc., n° 6 : avec l'arrêt Gondrée : « on atteint les limites du droit positif,technique, pour rejoindre les constellations malheureusement très éthérées de sa métaphysique».
(11) Littré, Dictionnaire de la langue française, tome 3, v° image.
(12) Par ex. TGI Paris, 12 juillet 1990, RIDA, 143, janvier1991, 359 (pour la Grande Arche). - OuParis, 23 octobre 1990, JCP éd. G.,1991, II, 21682, note Lucas (A.) (pour la Géode).
(13) Cf. Caron (Chr.), art. préc., in fine, pour qui c'est le monopole d'exploitation des propriétairesqui est inutile.
(14) V. moins probant (application de la théorie de l'arrière-plan à un paysage), Paris, 14 septembre1999, ADAGP c/ Société ADR Productions, Légipressen° 169 III, p. 33, commentaireV. Varet et M.-A. Gallot Le Lorier et Com. com. élec., 2000, comm. n° 30, obs. Caron (Chr.).
(15) Cornu (G.), Introduction. Les personnes. Les biens, 8e éd., Montchrestien, 1997, n° 1035s.,car « les tiers n'ont aucune part à l'utilité d'un bien».
(16) Dupeyroux (J.-J.), Contribution à la théorie générale de l'acte gratuit, thèse, Toulouse,1955, n° 85. - Contra : Caron (Chr.), Com. com. élec., 2000, comm. n° 52, n° 3.
(17) Sainte-Rose (J.), concl. préc.
(18) Il serait également paradoxal de tenir compte de la finalité d'information du public pour nepas reconnaître au propriétaire un droit à l'image de son bien, ce qui aurait pour effet de mieuxprotéger l'auteur (car il ne serait plus concurrencé par le propriétaire), alors précisément queplusieurs textes internationaux, dont la convention de Berne, évoquent le but d'informationcomme exception possible aux droits d'auteur. Sur ce point, Gautier (P.-Y.), Propriété littéraireet artistique, 3e éd., PUF coll. dr. fondamental, 1999, n° 73.
(19) Colombet (Cl.), Grands principes du droit d'auteur et des droits voisins dans le monde.Approche de droit comparé, 2e éd., Litec, 1992, 68s.
(20) Gautier (P.-Y.), op. cit., n° 24s., 65s. et 73s. - Lucas (A.) et Lucas (H.-J.), Traité de la propriétélittéraire et artistique, Litec, 1994, n° 219s. Adde : Jouvet-Delage (C.), L'influence dudroit moral sur l'aménagement des droits d'auteur dans la législation et la jurisprudence française,thèse, Paris-II, 1971, n° 4 : « Les lignes, couleurs ou volumes, grâce auxquels l'artisteréalise directement sa création, n'ont pas le rôle de fixation neutre que jouent l'écriture ou lelangage; elles constituent l'uvre elle-même»; Desurmont (Th.), L'incidence des droits d'auteursur la propriété corporelle des uvres d'art en droit interne français, thèse, Paris-II, 1974.20 V. réf. citées supranotes 1 et 3.
(22) Paris, 18 février 1972, RIDA, 1972, n° 73, 214.
(23) Citées supranote 1.
(24) V. les vux de Gautier (P.-Y.), note préc., n° 21 et 24.
(25) V. le bel ouvrage publié à l'occasion, Du Parlement de Normandie à la Cour d'appel deRouen (1499-1999), dir. de Plantrou (N.).