La décision de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, ci-dessus reproduite, présente, à tout le moins, un triple intérêt. Elle rappelle en premier lieu l'obligation impérative, sous peine de sanction pour illicéité, qu'a l'annonceur de communiquer son projet d'annonce publicitaire à son concurrent. Elle précise par ailleurs les conditions de fond qui gouvernent la publicité comparative lorsque cette dernière porte sur les prix. Elle applique enfin un principe de droit pénal, qui ...
Cour d'appel, Aix-en-Provence, 20 mars 1997, Sociétés Maridis et autres c/ société Carrefour Vitrolles
(2) TGI, Chalon-sur-Saône, 24 juin 1994, contrats, conc., consomm.,avril 1995 de l'article 1382 du code civil, p. 14-15.
(3) Paris (1re ch.), 5 avril 1993, Europe 1 et SNC Europe 2 c/ NRJ,Légipresse, 1993, I, p. 72 ; contrats, conc., consomm., 1993, comm.169 : en l'espèce, la société NRJ avait utilisé les données d'un sondaged'ores et déjà repris par Europe 2 pour démontrer qu'elle était la premièredes sept stations FM commerciales.
(4) Pour un avis semblable : Raymond (Guy), note ss crim., 16 oct.1996, Ackermann Benoît, contrats, conc., consomm., février 1997,p. 25.
(5) Fourgoux (Jean-Claude), L'article 10 de la loi du 18 janvier 1992,feu sur la publicité comparative, Gaz. Pal., 12 au 12 avril 1992, p. 5à 7.
(6) L'examen des débats parlementaires permet en effet de constaterque la communication au concurrent de l'annonce publicitaire a étépensé comme une obligation essentielle : cf. sur ce point, Blin etautres, Droit de la presse, Fasc. publicité comparative, § 19.
(7) Blin et autres, Droit de la presse, Fasc. publicité comparative, § 1 et 2.
(8) TGI, Chalon-sur-Saône, 24 juin 1994, contrats, conc., consomm.,avril 1995, p. 14-15
(9) Douai, 2 oct. 1995, Les 3 Suisses c/La Redoute, contrats, conc.,consomm., décembre 1995, p. 17-19
(11) Pour un constat similaire : Bonfils Pierre, note ss TGI, Lille, réf.,9 août 1995, Légipresse, 1995, III, p. 128 à 132 et plus particulièrementp. 130.
(12) Raymond (Guy), note ss TGI, Chalon-sur-Saône, 24 juin 1994,contrats, conc., consomm., avril 1995, p. 14-15 ; l'auteur relève que :«le droit en la matière, s'il n'est pas appliqué dans toute sa rigueur, aquelque chose de dérisoire».
(13) Ce principe se retrouve évidemment en matière de publicité mensongère(la loi sur la publicité comparative empruntant les sanctions légales relatives à la publicité trompeuse), mais également en matièrede publicité pour l'alcool (art. L 21 du code des débits de boissons),de publicité pour le tabac (art. L 355-31 du code de la santé publique).
(14) C. C, décembre, n° 92-316 DC du 20 janvier 1993, JORF, 22 janvier1993.
(15) Viney (Geneviève), Traité de Droit civil, introduction à la responsabilité,2e éd. 1995, p. 64 à 67 et plus particulièrement p. 65 in fine et 66.
(16) Mazier (Christine), Le principe de réparation médiatique, mémoirede DEA de droit privé, Université Paris X, année 1987-1988,32 pages ; Caballero (Francis), Droit de la drogue, Dalloz, 1989, p. 173
(17) Mazier (Christine), op. cit., p. 16 ; Semmel (Eric), Les dommagesintérêtspunitifs en droit de la presse, mémoire de DEA de Droit de lacommunication, Université Paris II, année 1993-1994, 100 pages.
(18) Dareau, Traité des injures dans l'ordre judiciaire, Paris, Prault,1775, p. 476.
(19) Carbasse (Jean Marie), Introduction historique au droit pénal, PUF,coll. Droit fondamental, 1990, p. 76-78.