La Cour de cassation se prononce dans le cadre du contentieux opposant le créateur Jean-Charles de Castelbajac à la société PMJC à laquelle il avait cédé deux marques patronymiques. Il demandait la déchéance de ces marques, considérant que la société en faisait un usage déceptif.
La Cour énonce que le cédant de droits portant sur une marque est tenu dans les termes de l'article 1628 du code civil et n'est, par conséquent, pas recevable en une action en déchéance de ces droits pour déceptivité acquise de cette marque, qui tend à l'éviction de l'acquéreur. Elle note toutefois que la garantie au profit du cessionnaire cesse lorsque l'éviction est due à sa faute.
Le cédant d'une marque composée de son nom patronymique peut-il agir en déchéance contre le cessionnaire, et si oui, à quelles conditions ? Cette question se pose fréquemment dans le domaine de la mode, qui voit souvent designers et autres créateurs déposer leur nom en tant que marque, puis céder cette dernière à une personne morale. Quelques années plus tard, il n'est pas rare que les rapports entre le créateur et la personne morale se dégradent et que leurs chemins se séparent. ...
Cour de cassation, (ch. com.), 28 février 2024, Sté PMJC
Caroline Le Goffic
Professeure de droit privé, directrice du master 2 « Droit de la propriété ...
1er juillet 2024 - Légipresse N°426
2718 mots
Veuillez patienter, votre requête est en cours de traitement...
(2) Paris, 12 oct. 2022, n° 20/11628, Légipresse 2023. 18 et les obs. ; ibid. 166, étude Y. Basire ; ibid. 635, obs. Y. Basire, M.-S. Bergazov, C. de Marassé-Enouf, C. Piedoie et M. Sengel ; Dalloz IP/IT 2023. 69, obs. C. Lamy.
(4) CJCE 30 mars 2006, aff. C-259/04, Emanuel (Mme) c/ Continental Shelf 128 Ltd, D. 2006. 2109, et les obs., note D. Poracchia et C.-A. Maetz ; ibid. 2319, obs. S. Durrande ; RTD com. 2007. 340, obs. J. Azéma.
(6) Y. Basire, Affaires Galettes de Belle Isle et de Castelbajac : nouvelles applications du mécanisme de la déchéance pour cause de déceptivité, Légipresse 2023. 166.