C'est d'abord un soulagement de constater que la France a été beaucoup moins condamnée ces douze derniers mois qu'elle l'avait été sur la précédente période. Hasard ou tendance durable, l'avenir le dira, mais l'évolution exponentielle des condamnations semble au moins avoir été stoppée. Pour le reste, il faut certainement observer avec beaucoup d'attention l'évolution de la jurisprudence concernant le droit à la preuve dont bénéfi cie le prévenu de diff amation, car c'est sur ce sujet que la jurisprudence de la Cour de Strasbourg comporte le plus de risques de remise en cause des pratiques internes. Enfi n, il faut relever également la sanction de l'imprévisibilité des textes généraux belges, qui pourrait, par contamination, concerner aussi l'utilisation de certains textes généraux français, utilisés dans un contexte très proche. Là encore, une voie nouvelle pourrait s'ouvrir.
I. RECEVABILITÉ DES REQUÊTES AUPRÈS DE LA COUR EDH EN MATIÈRE DE LIBERTÉ D'EXPRESSION Chacun sait que la Cour de Strasbourg ne peut être saisie qu'après épuisement des voies de recours internes. Cette notion d'épuisement donne parfois lieu à des diffi cultés. Dans son important arrêt RTBF/ Belgique du 29 mars 2011 , sur lequel nous reviendrons (1), la Cour européenne des droits de l'homme avait à juger du point de savoir s'il y avait bien épuisement de toutes les voies de recours ...
Christophe Bigot
Avocat au Barreau de Paris
1er septembre 2011 - Légipresse N°286
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