La caricature et la satire, même délibérément provocantes, participent à la liberté d'expression et de communication des pensées et des opinions, un ton humoristique et volontairement outrancier pouvant conduire à priver les termes litigieux de tout sérieux, et l'humour autorisant une plus grande liberté de ton. Le droit à l'humour comporte cependant des limites et doit cesser là où commencent les atteintes au respect de la dignité de la personne humaine et les attaques personnelles.
En l'espèce, un humoriste avait été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour injures publiques après avoir qualifié une femme politique de « salope » dans un billet d'humeur publié dans un journal hebdomadaire. Le directeur de la publication avait été poursuivi en tant qu'auteur du délit, tandis que l'humoriste avait été cité en qualité de complice. Le tribunal retient tout d'abord qu'il était parfaitement clair pour le lecteur que la chronique en cause se situait dans un ...
Tribunal de grande instance, Paris, (17e ch.), 28 mai 2014, M. Le Pen c/ N. Bedos