La caricature et la satire, même délibérément provocantes, participent à la liberté d'expression des pensées et des opinions, un ton humoristique et volontairement outrancier pouvant conduire à priver les termes litigieux de tout sérieux, et l'humour autorisant une plus grande liberté de ton. Le droit à l'humour comporte cependant des limites et doit cesser là où commencent les atteintes au respect de la dignité de la personne humaine et les attaques personnelles.
En l'espèce, un homme politique avait été poursuivi et cité devant le tribunal correctionnel après avoir déclaré lors d'un discours prononcé dans le cadre de l'université d'été du Front national, au sujet des Roms de l'Europe de l'Est : « Nous, nous sommes comme les oiseaux, nous volons naturellement ». Le discours avait été mis en ligne sur le site offi ciel du parti ; ce seul mode de publication avait fait l'objet de poursuites. La défense faisait valoir le contexte de ...
Tribunal de grande instance, Paris, 17e ch. correct., 19 décembre 2013, Mrap c/ J-M. Le Pen