Les tribunaux, saisis d'une action engagée par une personne qui prétend que, dans un ouvrage, son droit au respect de la vie privée a été méconnu, ne sauraient être liés par la conception que l'auteur a pu exprimer du rapport entre réalité et imaginaire dans son oeuvre, non plus que par la qualification donnée à l'ouvrage en cause par son support : roman, témoignage ou autobiographie.
En l'espèce, une jeune femme avait assigné une célèbre écrivain, lui reprochant d'avoir, dans son dernier ouvrage Les Petits, construit son personnage principal à partir d'éléments tirés de sa propre vie privée. La requérante s'était ainsi reconnue sous les traits d'Hélène, femme décrite comme manipulatrice, dont était narrée la vie conjugale et familiale, et notamment le litige qui l'opposait à son ancien compagnon désormais engagé dans une relation sentimentale avec ...
Tribunal de grande instance, Paris, Ch. civ., 27 mai 2013, E. Bidoit c/ C. Angot