S'il est admis que les caricaturistes et humoristes, dont la spécifi cité consiste dans l'utilisation d'une forme décalée et de l'excès qui, en grossissant des traits permettent de montrer ce qui n'apparaît pas dans une vision plus conventionnelle, bénéfi - cient d'une appréciation plus souple des limites admissibles de la liberté d'expression, cela ne signifi e cependant pas qu'ils sont totalement aff ranchis de ces limites, lesquelles sont seulement adaptées à cette forme particulière de l'expression publique.
En l'espèce, un célèbre footballeur avait porté plainte et s'était constitué partie civile après la parution, dans un journal d'actualité sportive, d'une interview d'un humoriste comportant plusieurs passages qu'il poursuivait comme étant injurieux à son égard. L'humoriste avait tout d'abord affirmé, à propos du sportif : « Il ne fait rien, il prend du fric. » Pour le tribunal, ces termes expriment des opinions morales sur le caractère supposé égocentrique et intéressé par ...
Tribunal de grande instance, Paris, 17e ch., 22 mars 2012, Z. Zidane c/ C. Alévêque et a.