Le journaliste qui, dans le cadre d'un entretien ou d'un reportage préenregistré se borne à reproduire les propos de tiers, sans les déformer ni les reprendre à son compte, peut bénéficier du fait justificatif de la bonne foi sans avoir à justifier d'une enquête sérieuse, une certaine dose de provocation dans la formulation des questions pouvant même être admise afin de faire réagir la personne interviewée. Les principes essentiels du droit du public à l'information justifient une solution identique à celle retenue en matière d'interview, dès lors que les propos concernent un sujet d'intérêt général et des personnalités publiques.
En l'espèce, une station de radio avait diffusé, dans le cadre de son « Journal de 8 h 00 », un reportage comportant des propos préenregistrés, tenus la veille par une responsable politique lors d'une conférence de presse au sujet de la lutte contre les paradis fiscaux, accusant un élu politique, nommément désigné, d'être l'« heureux détenteur de comptes au Liechtenstein ». Ce dernier, s'estimant diffamé, avait fait citer devant le tribunal correctionnel le directeur de la ...
Tribunal de grande instance, Paris, 17e ch., 8 décembre 2011, D. Douillet c/ J-L Hees, E. Joly et a. Décision définitive