L'installation d'un logiciel permettant le téléchargement illégal d'oeuvres musicales à partir de l'adresse IP d'une entreprise est constitutive d'une faute grave rendant impossible le maintien du salarié à son poste de travail même pendant la durée du préavis.
La loi dite HaDOpi II du 28 octobre 2009 a récemment introduit un nouveau dispositif de sanctions visant spécifi quement les entreprises qui laissent leurs salariés télécharger illicitement des oeuvres protégées par le droit d'auteur sur leur lieu de travail, en instaurant notamment la possibilité d'une suspension de la connexion à internet de l'entreprise concernée (1).Toutefois, la question de la responsabilité du salarié qui s'est livré à de tels téléchargements illicites ...
Cour d'appel, Versailles, 5e ch., 31 mars 2011, Michaël P. c/ Mme B.-P.
(2) Élise Arfi « La loi hadOpi et la suspension de la connexion à internet desentreprises », Légipresse n° 277, novembre 2010, p. 343.
(3) Cass. Soc., 20 nov. 1991, D., 1992, p. 73, concl. Y. Chauvy, Rtd civ 1992, p. 365note J. Hauser et p. 418 note P.-Y. Gautier. Pour une solution comparable enmatière de vidéo surveillance, v. Cass. Soc., 10 déc. 1997, Bull. V, n° 434.
(4) Cass. Soc., 17 mai 2005, Bull. n° 165, J.-E. Ray, « L'ouverture par l'employeur desdossiers personnels du salarié » Dr. sociétés 2005, p. 793.
(5) V. les articles L. 335-7-1 et R. 335-5 du Code de la propriété intellectuelle, issudu décret du 25 juin 2010, V. Varet « Riposte graduée, suite et (presque) fin »,Légipresse, sept. 2010, p. 246 et s.
(6) Pour un arrêt appréciant la faute grave du salarié au seul regard de la violationd'obligations contenues dans la charte d'entreprise, v. Cass. Soc. 5 juillet2011 : « Mais attendu qu'ayant relevé, hors toute dénaturation, qu'en méconnaissancedes dispositions de la charte informatique, la salariée avait permis à unautre salarié qui n'y était pas habilité d'utiliser son code d'accès pour téléchargerdes informations confidentielles, la cour d'appel, qui n'était pas tenue de répondreà un simple argument, a pu décider que ce comportement rendait impossible sonmaintien dans l'entreprise. »