Fait une exacte application de l'article 10 de la Conv. Edh la cour d'appel qui juge que dès lors que des actes dressés par les services de police au cours d'une enquête sont des actes de procédure au sens de l'article 38 de la loi du 29 juillet 1881, la demanderesse était fondée à invoquer, du seul fait de leur publication, un préjudice personnel.
Compte tenu de ces précédents, l'argument, avancé par le pourvoi, selon lequel les juges d'appel auraient méconnu l'article 10 précité en conférant « une portée générale et absolue à cette interdiction de publication dont la méconnaissance simplement formelle est ainsi sanctionnée pour elle-même », semblait voué à l'échec. Sans réelle surprise, la Cour de cassation a en effet estimé que la cour d'appel avait fait « une exacte application de l'article 10 de la Convention ...
Cour de cassation, 1re ch. civ., 28 avril 2011, Le Point c/ Bettencourt
(2) Les poursuites étaient également engagées sur le fondement de l'article 9du Code civil, mais cette question ne sera pas traitée dans le présent commentaire.
(3) Il est à noter que François-Marie Banier a parallèlement engagé des poursuitesà raison de cette publication, sur le fondement de l'article 38 notamment,avec des résultats sensiblement identiques.
(4) Ord. Réf. Tgi Paris, 2 mars 2010, inédit.
(5) CA Paris, 19 mars 2010, inédit.
(6) Not. Trib. corr. Paris, 5 février 1996, D.1996, 203, note B. Beigner ; 7 février1997, Légipresse n° 142, III, p. 87. V. toutefois, pour une interprétation erronée dece texte : Crim., 6 mars 1884 ; DP 1885, 1, 135.
(7) Cass. Civ. 2e, 19 février 1992, pourvoi n° 90-20312 ; CA Paris, 2 juillet 1993, Légipressen° 112, III, p. 94 ; Tgi Paris, 20 décembre 1995, Légipresse n° 131, III, p. 54.
(8) Tgi Paris, 21 juin 2010, inédit (frappé d'appel) ; Trib. corr. Paris, 7 février 1997,Légipresse n° 142, III, p. 87.
(9) Liliane Bettencourt était intervenue au litige par voie d'intervention volontaire,sa constitution de partie civile n'étant que « subsidiaire », pour le cas oùl'action de sa fille aurait été jugée recevable.
(10) Trib. corr. Paris, 16 juin 2011, jugement inédit (frappé d'appel) ; 28 janvier2010, Légipresse n° 270, I, p. 50.
(11) Crim., 22 juin 1999, Bull. n° 146 ; v. égal., (beaucoup) plus ancien : Tribunal dela Seine, 8 avril 1899, Gaz. Pal. 1899, 1, p. 672.
(12) Tgi Paris, 20 décembre 1995 ; Légipresse n° 131, III, p. 54.
(13) Cass. Civ. 2ème, 22 janvier 1994, pourvoi n° 01-01423 ; v. égal. CA Paris, 24 mai1994 ; D. 1994, IR, p. 182.
(14) Crim., 13 novembre 2001, pourvoi n° 00-83382 ; Légipresse n° 188, III, p. 3.V. toutefois, pour le refus surprenant d'assimiler un rapport de policeinterne à un acte de procédure correctionnelle : CA Paris, 27 mai 1987 ; Jurisdatan° 1987-022734.
(15) Crim., 13 novembre 2001, précité.
(16) X. Perron et V. Wester-Ouisse, Jurisclasseur Communication, « Publicationsinterdites », n° 33 et s.
(17) Ibid., citant Le Poitevin, Traité de la Presse, t.2, Paris, Larose 1903, n° 955, p. 560.
(18) Trib. corr. Paris, 11 octobre 2007, Légipresse n° 247, I, p. 175
(19) Crim., 22 juin 1999, Bull., n° 146 ; Rsc 2001, p. 176, note J. Francillon ; CA Paris,11 mai 2000, D.2000, p. 193 ; Trib. corr. Paris, 11 octobre 2007, précité ; 6 mars2001 ; Légipresse n° 191, I, p. 60.
(20) Cedh, 24 novembre 2005, Légipresse n° 230, III, p. 50, sp. § 73.
(21) Cass. Civ. 2ème, 19 février 1992, pourvoi n° 90-20312.
(22) Trib. corr. Paris, 11 octobre 2007, Légipresse n° 247, I, p. 175.
(23) Tgi Paris, 21 juin 2010, inédit (frappé d'appel).
(24) Trib. corr. Paris, 16 juin 2011, inédit (frappé d'appel).
(25) Crim., 22 juin 1999, Bull., n° 146 ; Rsc 2001, p. 176, note J. Francillon.
(26) Not. : Cedh, Brunet Lecomte et Lyon Mag c/ France, 6 mai 2010 ; July etLibération c/ France, 14 février 2008 ; Fressoz et Roire c/ France, 21 janvier 1999 ;Colombani c/ France, 25 juin 2002 ; Radio France c/ France, 30 mars 2004.