Aux termes de l'article 1108 du Code civil : « Quatre conditions sont essentielles pour la validité d'une convention : le consentement de la partie qui s'oblige ; sa capacité de contracter ; un objet certain qui forme la matière de l'engagement ; une cause licite dans l'obligation ». En l'absence de consentements valablement échangés, doit être prononcée la nullité du contrat de cession de droits d'auteur publié au Registre public de la cinématographie et de l'audiovisuel. En conséquence, la société défenderesse qui est réputée n'avoir jamais été titulaire d'aucun droit sur les oeuvres en cause, et notamment sur un fi lm dont elle reprochait la restauration du négatif, la réalisation d'une copie et sa présentation lors de projections publiques car elle estimait qu'il avait été porté ainsi atteinte à ses droits, est déclarée irrecevable de sa demande de condamnation pour contrefaçon.
Pierre Etaix est de retour parmi nous : son cinéma si particulier, son personnage croisement fragile de Chaplin et de Keaton tellement en avance sur son temps, mais aussi son histoire juridique improbable qui a duré une quinzaine d'années et a eu pour eff et de bloquer pendant cette longue période l'exploitation des fi lms qu'il avait réalisés et interprétés (1). Ainsi en a décidé la troisième chambre du tribunal de grande instance de Paris dans un jugement du 26 juin 2009 dont ...
Tribunal de grande instance, Paris, 3e ch. 2e sect., 26 juin 2009, J.-C. Carriere, P. Etaix et SACD c/ Fondation Groupama Gan pour le cinéma et a.
1er septembre 2010 - Légipresse N°275
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(2) « Après vingt ans d'imbroglio juridique, Pierre Etaix retrouve ses droits et voitl'intégrale de ses fi lms cinq longs métrages et trois courts métrages dont uninédit ressortir en version restaurée en salles à partir du 7 juillet 2010, avant qu'àl'automne ne soit publiée une édition DVD (Carlotta/Arte). Le Soupirant (1963), Yoyo(1965), Tant qu'on a la santé (1966), Le Grand Amour (1969) et Le pays de cocagne(1971) », in « Le droit au rêve retrouvé de Pierre Etaix » in Le Monde 3 juillet 2010.
(3) Victoire judiciaire pour le cinéaste Pierre Etaix TGI Paris, 3e ch. 2 sect., 26 juin2009, n° 07/16643, J-C Carrère, J-P Etaix et a. c/ Fondation Groupama Gan pourle Cinéma et Sté Gavroche Productions, Lamy Droit de l'immatériel juillet 2009n° 51 page 22 et « La sanction de l'inobservation des conditions de formationdu contrat d'auteur : à l'inexistence, le juge privilégie la nullité », Jean-BaptisteAuroux, Lamy Droit de l'immatériel novembre 2009 n° 54 p. 24.
(4) Gilles Duval Délégué Général de la fondation Gan et Séverine Wemaere de lafondation Technicolor ; voir Op. Cit. note 1.
(5) « L'accès des auteurs d'une oeuvre cinématographique au négatif du fi lm » Tribunal de grande instance de Paris (ordonnance de référés) 16 juillet 2002,Commentaire Sabine Jouve, Légipresse n° 199 Mars 2003
(6) Par exemple, inscription n° 2007.688 I du 25 janvier 2007 pour le fi lm YoYo -immatriculation n° 29288 du 15 juin 1964.
(7) Article 1108 du Code Civil : « Quatre conditions sont essentielles pour la validitéd'une convention : Le consentement de la partie qui s'oblige ; Sa capacité de contracter; Un objet certain qui forme la matière de l'engagement ; Une cause licite dansl'obligation. »
(8) Sous l'inscription n° 2009.9646 I du 21 août 2009, il était précisé que le contratinscrit le 25 janvier 2007 sous le numéro 688 était annulé.
(9) 1re Ch. Civile, Cour de Cassation, 15 novembre 1994, Bull. Civ. I, n° 334.
(10) Chambres Réunies, cour d'appel de Versailles, 17 janvier 2006, Sommaire deJurisprudence Gazette du Palais Droit du Cinéma, 14/16 mai 2006 p. 49.
(11) 4e Ch. Sect A Cour d'appel de Paris, 17 septembre 2008, Sommaire deJurisprudence Gazette du Palais Droit du Cinéma, 17/19 mai 2009 p. 44. Dans cetarrêt, la cour fait preuve d'une bonne connaissance de l'impact reconnu desrestaurations des fi lms de patrimoine sur une nouvelle commercialisation, citantles fi lms de Disney ou de Jacques Tati.
(12) Le grand amour (France, 87'), en compétition à Cannes en 1969, réalisé etprésenté par Pierre Etaix. Copie restaurée par Studio 37, la Fondation Technicolorpour le Patrimoine du Cinéma, La Fondation Groupama Gan pour le cinéma.