La médiatisation du couple présidentiel pourrait légitimer la révélation d'un fait de nature privée, comme une relation adultère, de nature à modifi er ses relation telles que celles-ci ont été notamment évoquées publiquement par les intéressés, mais seulement si l'exactitude de ce fait résulterait assez des éléments produits.
1- Étaient en cause dans cette aff aire des propos tenus lors d'une revue de presse eff ectuée sur France 24, chaîne de télévision diff usant en continu de l'actualité internationale. Le journaliste faisait état du contenu de certains quotidiens anglais et suisse consacré aux rumeurs relatives aux relations adultères du couple présidentiel et en particulier à une prétendue relation amoureuse entre Mme Carla Bruni et M. Benjamin Biolay. M. Biolay avait alors assigné la chaîne France ...
Tribunal de grande instance, Paris, Ord. réf., 16 avril 2010, B. Biolay c/ SA France 24
(2) La jurisprudence admet aujourd'hui que des faits précédemment révéléspar les intéressés puissent être à nouveau dévoilés, même par un autre supportde presse : V. CEDH (5e sect.), 23 juillet 2009, Hachette Filipacchi Associés (iciParis) c/ France, req. N° 12268/03, Légipresse n° 264, III, p. 179 ; TGI Paris, 26 févr.2010, RG n° 10/51 782, inédit.
(3) V. Cass. 2e civ., 19 févr. 2004, pourvoi n° 02-11122 ; Cass. 1re civ., 27 févr. 2007,pourvoi n° 06-10393.
(4) V. par ex., à propos de M. Hollande et de Mme Royal : TGI Paris, 22 oct. 2007,F. Hollande c/ SA société de conception de presse et d'édition : LP n° 247, I, p 179 ;TGI Paris, 22 oct. 2007, S.R, F.H, T.H et F.H c. SNC Hachette Filipacchi associés : LPn° 247, I, p 179 ; TGI Paris, ord. réf., 29 mai 2008, LP n° 253, I, p. 97 ; TGI Nanterre,20 mars 2009, LP n° 260, I, p. 56. V. cependant TGI Thonon-les-Bains, 22 septembre2006, LP n° 245, I, p. 144, qui a considéré comme légitime la révélation de laséparation du couple Sarkozy au motif que M. Sarkozy avait lui-même repousséles limites de la protection de sa vie privée, mais a en revanche condamné lesupport de presse concernant la révélation de l'adultère de Cécilia Sarkozy.
(5) V. sur ce sujet Traité de droit de la presse et des médias, Litec, 2009, n° 1613 ets. ; C. Bigot, « La protection de la vie privée des personnalités politiques à la lumièrede la jurisprudence récente », LP n° 246, II, p. 143 ; B. Ader, « La protectionjudiciaire de la vie privée des personnalités politiques : entre modernité et subjectivité», in Les nouvelles frontières de la vie privée, Legicom n° 43, 2009/2. p. 13.
(6) V. à cet égard C. Weill, « L'eff acement des frontières entre la presse d'informationpolitique et générale et la presse people », in Les nouvelles frontières dela vie privée, Legicom n° 43, 2009/2, p. 9 ; B. Ader, « La protection judiciaire de lavie privée des personnalités politiques : entre modernité et subjectivité », ibid.p. 13. On peut constater à la lecture de cet article que dans l'aff aire relative àla publication de photos représentant M. Jean-Louis Borloo et Mme BéatriceSchönberg, France Dimanche n'a pas été condamné, alors que cet hebdomadaireest davantage classé dans la catégorie de la presse dite people que VSDqui, lui, a été condamné.
(7) CEDH, 30 mars 2004, arrêt Radio-France et autres c/ France, req. n° 53984/00,§ 27. V. également CEDH, 29 mars 2001, Thoma c/ Luxembourg, req.n° 38432/97.
(8) Cass. crim., 3 mai 1966 : Bull. crim. 1966, n° 133. Cass. crim., 23 mai 1991 :Bull. crim. 1991, n° 219 ; JCP G 1991, IV, p. 349.
(9) Cass. 2e civ., 27 mars 2003, pourvoi n° 00-20.462.
(10) CA Paris, 15 nov. 2001, Juris-Data n° 2001-187418.
(11) On constate en eff et que ces propos apparaissent littéralement dansl'article de la Tribune de Genève : http://www.tdg.ch/actu/people/carla-brunisarkozy-benjamin-biolay-rumeur-court-web-2010-03-09.
(12) V. notamment Cass. 2e civ., 27 mars 2003, préc.