L'ouvrage litigieux, qualifié par l'éditeur de « roman de non-fiction » narre, sur un mode chronologique, le récit de l'affaire Grégory. Comme le précise une note de l'éditeur en page de garde, « la reconstitution romanesque effectuée par l'auteur l'a amené à prêter à certains protagonistes des propos fruits de son imagination ». Tel est principalement le cas de brefs chapitres, rédigés en italiques et s'intercalant dans le récit comme des monologues intérieurs prêtés à la demanderesse à l'action, mère de l'enfant assassiné.
En l'espèce, les propos poursuivis extraits de ces monologues intérieurs ne sauraient avoir un caractère diffamatoire, à la fois parce qu'il n'est nullement prétendu que les pensées ainsi formalisées auraient été exprimées publiquement par l'intéressée mais aussi parce que ce qui reste dans le for intérieur ne peut être l'objet d'un débat probatoire. Concernant la partie de l'ouvrage présentée par l'auteur comme la façon dont il voit ce que pourraient imaginer ceux qui pensent ...
Tribunal de grande instance, Paris, 17e ch., 17 septembre 2007, C. et J-M. Villemin c/P. Besson, O. Nora et les Éditions Grasset