La loi n° 2007-309 du 5 mars 2007 relative à la modernisation de la diffusion audiovisuelle et à la télévision du futur (1) propose de mettre en place le cadre juridique qui accompagnera le basculement de l'analogique vers le numérique et fixera les conditions du développement de la télévision mobile personnelle (TMP) et de la télévision en haute définition (TVHD). Mais, au-delà d'une simple adaptation technique du régime de l'audiovisuel aux mutations technologiques, la loi prévoit de renforcer le dispositif français de la création audiovisuelle. Ainsi, le législateur s'appuie sur une certaine maturité du secteur pour exclure certains programmes télévisés de la définition de l'oeuvre audiovisuelle et profite des nouveaux diffuseurs pour dégager de nouveaux moyens d'alimenter le compte de soutien aux industries de programmes (COSIP).
ILLUSTRATION DE LA CONVERGENCE DES MÉDIAS, la loi relative à la modernisation de la diffusion audiovisuelle et à la télévision du futur propose un cadre juridique qui soit à la fois capable d'incorporer certains nouveaux médias dans la réglementation audiovisuelle, tout en tenant compte de leurs particularismes. Après le DVD, la TNT et avant la VOD, le gouvernement a donc dû se pencher sur un sujet déterminant pour l'avenir de l'audiovisuel, à savoir l'abolition de l'analogique en ...
(2) Loi n° 2007-309 du 5 mars 2007 relative à la modernisation de la diffusionaudiovisuelle et à la télévision du futur, JO du 7 mars 2007, texte 13.
(3) Sur ce point, voir Franceschini L., « La modernisation de la diffusion audiovisuelle: l'extinction de la diffusion analogique », LP n° 239-I, mars 2007, pp.19-20.
(4) Sur ce point, voir notamment l'attribution d'une chaîne bonus pour les éditeurshistoriques en contrepartie de laquelle, ces derniers devront contribuerfinancièrement à la production audiovisuelle. Dans ce sens, le ministre de laCulture rappelait dernièrement que les trois chaînes privées qui vont bénéficierde ce canal supplémentaire (TF1, M6 et Canal +) avaient « investi en 2005 plusde 485 millions d'euros, alors que les nouveaux entrants de la télévision numériqueterrestre consacrent dans leur ensemble 16 millions au financement de laproduction française », Discours de Renaud Donnedieu de Vabres, « Le filmfrançais », février 2007. Voir, également, Franceschini L., « La modernisation dela diffusion audiovisuelle : l'extinction de la diffusion analogique », précité, p. 20.
(5) Décret n° 90-66 du 17 janvier 1990 modifié, art. 4.
(6) Décret n° 95-110 du 2 février 1995, art. 1.
(7) SACD, Projet de loi relatif à la modernisation de la diffusion audiovisuelle età la télévision du futur : Contribution de la SACD, janvier 2007, p. 3.
(8) CE, SACD et autres, 30 juillet 2003, AJDA 2003, p. 1526.
(9) Tribunal administratif de Paris, (7e sect., 2e ch.), SACD et autres c/CNC,11 mars 2004.
(10) CSA, « Bilan de la concertation publique sur la définition de l'oeuvre audiovisuelle», septembre 2002, p. 11. Ci-après dénommé « Bilan CSA ».
(11) Bilan CSA, précité, p. 10.
(12) Avis n° 1864-VII présenté au nom de la Commission des affaires culturellesde l'Assemblée nationale, 13 octobre 2004. Cité par Hamelin E., « Rapportrelatif à la modernisation de la diffusion audiovisuelle et à la télévision du futur »,AN n° 3604, 23 janvier 2007, p. 137. Ci-après dénommé « Rapport Hamelin ».
(13) Bilan CSA, précité, p. 9.
(14) Canal plus avait souligné que « si des modifications devaient néanmoinsintervenir, elles devraient consister qu'en un élargissement de la notion, en sefondant sur les critères retenus par la directive TSF », idem.
(15) Selon le Communiqué n° 501 du CSA, « le Conseil souligne que toutemodification de la définition de l'oeuvre dans le sens, soit d'un resserrement,soit d'un élargissement, entraînerait nécessairement un réexamen du cadre juridiquedes obligations de production et de diffusion des oeuvres. Or, ce cadrevient tout juste d'être profondément remanié pour l'ensemble des chaînes, ycompris les futures chaînes de la télévision hertzienne terrestre numérique, etces nouveaux dispositifs n'ont pu encore être évalués. À l'heure où le paysageaudiovisuel s'apprête à vivre un nouveau tournant de son histoire, le maintiendes règles établies et d'un cadre d'action clair, tant pour les producteurs quepour les diffuseurs, apparaît dans l'immédiat au Conseil comme un gage desécurité juridique pour l'ensemble des acteurs du secteur », 25 juillet 2002.
(16) Kessler D., « L'oeuvre audiovisuelle », rapport établi à la demande de laministre de la Culture, 21 mars 2002, p. 13, disponible sur www.cnc.fr
(17) Article 32 de la loi sur la modernisation de la diffusion audiovisuelle et surla télévision du futur, précitée.
(18) Rapport Hamelin, précité, p. 139.
(19) Directive n° 89/852/CE du 3 octobre 1989 du Conseil visant à la coordinationde certaines dispositions législatives, réglementaires et administrativesdes États membres relatives à l'exercice d'activités de radiodiffusion télévisuelle,JO n°L. 298, 17 octobre 1989, pp.23 et s.
(20) Sur ce point, voir l'article 5 de la directive.
(21) Dir. TSF, précité, art. 3.1.
(22) Bilan CSA, précité, p. 11.
(23) Proposition de directive du Parlement européen et du Conseil modifiant ladirective 89/552/CE du Conseil visant à la coordination de certaines dispositionslégislatives, réglementaires et administratives des États membres relativesà l'exercice d'activités de radiodiffusion télévisuelle, COM (2005) 646 final,13 décembre 2005.
(24) Donnedieu de Vabres R., « Discours prononcé à l'occasion de l'examendu projet de loi relatif à la modernisation de la diffusion audiovisuelle et à latélévision du futur », 30 janvier 2007.
(25) L'article 9 de la loi propose d'insérer 3 alinéas à l'article 30-1 de la loin° 86-1067, reproduits en substance.
(26) Art. 302 bis KC I° du CGI, ainsi modifié par la loi sur les télévisions du futur.
(27) Art. 35 de la loi sur la télévision du futur, modifiant l'art. 102 AA du livredes procédures fiscales.
(28) Voir infra. Toutefois, la SACD « regrette que le niveau des augmentationssoit aussi faible », Contribution de la SACD, précitée, p. 7.
(29) Welinski M., « Nouveaux écrans, nouveaux médias, éléments pour une stratégieinternet de la production audiovisuelle française», Rapport établi à lademande du directeur général du CNC, avril 2003, p. 14, disponible sur www.cnc.fr
(30) Danard B. et Jeanneau C., « Le téléchargement de films sur Internet »,Analyse quantitative, CNC, 2004, p. 32.
(31) Sur ce point, voir notamment Dagnaud M., « Médias : promouvoir la diversitéculturelle », Commissariat général au plan, La documentation française,2000, p. 84.
(32) Loi précitée, art. 35 c.
(33) Rapport Hamelin, précité, p. 145.
(34) Sur ce point, voir notamment la position de la société « Free » qui « fustigeun nouvel impôt sur internet », MediaBB, 25 janvier 2007.
(35) Art. 35 de la loi sur la télévision du futur, précitée.
(36) Sur ce point, voir notamment, Bottallo L, « La diversité culturelle dans uncadre économique et technologique en mutation », Thèse de doctorat, Paris II,2006, pp.328-334.
(37) Moinot P., « Pour une réforme de l'audiovisuel », 30 septembre 1981, coll.Les rapports officiels
(38) Initialement instituée par l'article 36 de la loi de finance pour 1984, lacontribution est actuellement régie par l'article 302 bis KB et 302 bis KC duCGI, voir infra.
(39) Contribution instituée par l'article 49 de la loi de finance pour 1993.
(40) Décret n° 2001-1333, pris en l'application des articles 27, 70 et 71 de laloi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 et fixant les principes généraux concernantla diffusion des services autres que radiophoniques par voie hertzienneterrestre en mode numérique, 28 décembre 2001, JO du 29 décembre 2001,p. 21315, art. 4.
(41) Pour un panorama général, voir Franceschini L., « Le cadre réglementaireapplicable à la télévision numérique de terre », LP n° 188-II, janvier-février2002, pp.11-16.
(42) Sur ce point, voir Leclerc J-P., « Réflexions sur le dispositif français de soutienà la production cinématographique », rapport établi à la demande du ministrede la Culture et de la Communication, janvier 2003, p. 61 et s., disponiblesur www.culture.gouv.fr. Par ce procédé fiscal, Jean-Pierre Leclerc estimait quele secteur vidéo allait contribuer à hauteur de « 55 millions d'euros en 2006 »,alors que l'immobilisme n'aurait rapporté que « 36,7 millions ». Il faut égalementnoter que d'autres auteurs ont proposé d'ambitieuses réformes pour augmenter,encore davantage, la contribution de la vidéo au COSIP. Sur ce point, voirnotamment Fries F., « Proposition sur la régulation et le développement dumarché de la vidéo en France », rapport établi à la demande du ministre de laCulture et de la Communication, 24 octobre 2004, pp.14 et s., disponible surwww.cnc.fr
(43) Proposition de directive du Parlement européen et du Conseil modifiant ladirective 89/552/CE du Conseil, précitée, p. 11.