Constatant que les morceaux de musique téléchargés sur la plate-forme de téléchargement légal éditée par la société défenderesse ne pouvaient être lus que sur des baladeurs compatibles commercialisés par ladite société et qui, à l'inverse, ne permettaient pas de lire les oeuvres téléchargées depuis n'importe quelle autre plate-forme, une association de défense des consommateurs l'a assignée en justice. Il était principalement reproché à la défenderesse de s'abstenir de préciser clairement, tant sur le site internet que sur ses baladeurs, cette double restriction d'usage et d'induire le consommateur en erreur sur les qualités substantielles du service et du produit qu'il achète.
Rappelant le cadre juridique en vigueur, le tribunal énonce qu'aucune disposition légale ou réglementaire n'impose une interopérabilité totale entre les fichiers musicaux et les baladeurs numériques. Cependant, l'article L. 213-1 du Code de la consommation incrimine le délit de tromperie pour « quiconque aura trompé ou tenté de tromper le contractant, par quelque moyen que ce soit, sur ( ) les qualités substantielles ( ) de toute marchandise, (ou) l'aptitude à l'emploi ».Après ...
Tribunal de grande instance, Nanterre, 6e ch., 15 décembre 2006, UFC Que Choisir c/ Sony France et Sony UK