L'article 5 de la loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés, qui vise à interdire toute injure ou diffamation à l'égard des harkis, constitue une incrimination qui n'a pas vocation à régir les actes commis antérieurement à son entrée en vigueur, en vertu du principe de non rétroactivité de la loi pénale. En outre, les harkis ne constituent pas une catégorie de personnes protégées au sens de l'article 32 alinéa 2 de la loi du 29 juillet 1881, lequel réprime la diffamation envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.
Un ouvrage, paru en janvier 2005, avait été adapté pour une pièce de théâtre.Estimant que la pièce stigmatisait la communauté harki en la présentant comme traître et honteuse, une association a intenté une action en diffamation contre l'auteur et le metteur en scène. Le tribunal rappelle que l'article 5 de la loi du 23 février 2005, bien que non assorti de pénalité, n'a pas d'application rétroactive et ne peut donc trouver à s'appliquer pour un ouvrage dont la publication date ...
Tribunal de grande instance, Paris, 17e ch., 20 octobre 2006, Association Générations Mémoire Harkis et autres c/ Alice Yvernat et autres