Le 1er alinéa de l'article 29 de la loi du 29 juillet 1881 définit la diffamation comme « toute allégation ou imputation d'un fait qui porte atteinte à l'honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé», le dit fait devant être suffisamment précis pour pouvoir faire l'objet du débat sur la preuve de sa vérité organisé par les articles 35, 55 et 56 de la loi, quand bien même les prévenus ne seraient pas autorisés par la loi à rapporter cette preuve. Il en résulte que, dès lors que les personnes ne se voient pas imputer un tel fait, la critique des oeuvres de l'esprit comme, plus généralement, celle des produits et services, de même que l'échange intellectuel d'idées et d'opinions, sont en revanche libres.
En l'espèce, dans le cadre d'une émission à laquelle il participait hebdomadairement sur les ondes d'une radio de la communauté juive, le défendeur s'était exprimé sur un film portant sur le conflit israélo-palestinien. Il affirmait que le réalisateur du film était un « acteur de l'antisémitisme juif», qui « détesterait les juifs, de sorte qu'il serait partisan de les tuer, de les liquider, et de les faire disparaître » et qui estimerait que « tous ceux qui soutiennent l'État ...
Tribunal de grande instance, Paris, 17e Ch. crim., 27 juin 2006, M. Eyal Sivan c/ M. Alain Finkielkraut