Un humoriste était poursuivi pour avoir tenu au cours d'une interview les propos suivants : « sale nègre, les juifs auront ta peau, voilà le genre de slogans que j'ai entendus. Ces sont tous ces négriers reconvertis dans la banque, le spectacle et aujourd'hui l'action terroriste qui manifestent leur soutien à la politique d'Ariel Sharon. Ceux qui m'attaquent ont fondé des empires et des fortunes sur la traite des noirs et l'esclavage». L'article faisait suite à des incidents qui avaient perturbé le spectacle que l'intéressé donnait à Lyon, incidents liés à un sketch pour le moins controversé de celui-ci, diffusé quelques semaines auparavant à la télévision, et qui lui avait valu d'être poursuivi en justice.
On ne saurait dénier au prévenu le droit de rappeler les propos hostiles dont il déclare avoir été l'objet à cette occasion, mais ce dernier ne saurait sérieusement soutenir que l'accusation qu'il lance contre « tous ces négriers reconvertis dans la banque, le spectacle et aujourd'hui l'action terroriste» ne viserait que ceux qui l'ont agressé trois jours auparavant, alors qu'il dit tout ignorer de leur identité. Le prévenu ne peut prétendre davantage avoir voulu stigmatiser les ...
Tribunal de grande instance, Paris, 17e ch., 10 mars 2006, LICRA et autres c/ D. M'bala M'Bala