La directive 98/48/CE du 20 juillet 1998 a instauré pour tous les États membres une procédure de notification obligatoire à la Commission, de tout projet de règle technique relative aux services de la société de l'information. Or, cette procédure, très souvent ignorée des juristes, s'avère difficile à concilier avec notre procédure législative nationale, en particulier notre droit d'amendement. Pourtant, l'absence de notification d'un projet de texte est sanctionnée par son inopposabilité qui peut alors être invoquée devant les juridictions nationales. C'est ainsi que différents textes relatifs à l'internet voire certaines mesures phare de la LCEN pourraient, à l'occasion d'un contentieux, se voir déclarées inapplicables.
LE DROIT COMMUNAUTAIRE n'a jamais été aussi proche des citoyens. Avec l'adoption par le premier Conseil européen de l'Union européenne à 25 de la Constitution européenne et le revirement jurisprudentiel opéré par le Conseil constitutionnel qui consacre la supériorité de la norme communautaire sur la Constitution française, il nous a semblé important de nous arrêter sur une règle procédurale, hélas trop souvent ignorée des juristes et praticiens du droit des nouvelles ...
Benoît TABAKA
Secrétaire général de l'Association des services internet communautaires ...
(2) Directive 98/34/CE du Parlement européen et du Conseil du 22 juin 1998prévoyant une procédure d'information dans le domaine des normes et réglementationstechniques, JOCEL. 204 du 21 juillet 1998, p. 37.
(3) Directive 98/48/CE du Parlement européen et du Conseil du 20 juillet 1998portant modification de la directive 98/34/CE prévoyant une procédure d'informationdans le domaine des normes et réglementations techniques, JOCEL. 217 du 5 août 1998, p. 18.
(4) Directive 83/189/CEE du Conseil du 28 mars 1983 prévoyant une procédured'information dans le domaine des normes et réglementations techniques, JOCEL. 109 du 26 avril 1983, p. 8.
(5) Circulaire du 9 décembre 1999 relative à la procédure d'information des autoritéscommunautaires avant l'édiction de règles applicables aux services de lasociété de l'information, JORF15 décembre 1999, p. 18649.
(6) CJCE, 7 décembre 1993, C-109/92, Wirth, Rec. p. I-6447.
(7) CJCE, 26 avril 1988, C-352/85, Bon Van Adverteerders, Rec. P. 2085.
(8) Communication de la Commission concernant le non-respect de certainesdispositions de la directive 83/189/CEE du Conseil, du 28 mars 1983, prévoyantune procédure d'information dans le domaine des normes et réglementationstechniques, JOCEC. 245 du 1er octobre 1986, p. 4.
(9) CJCE, 30 avril 1996, aff. C-194/94, CIA Security International SA c/ SignalsonSA et Securitel SPRL, Rec. p. I-2201.
(10) CJCE, 16 juin 1998, aff. C-226/97, Johannes Martinus Lemmens, Rec.p. I-3711.
(11) Projet de loi portant adaptation du droit de la preuve aux technologies del'information et relatif à la signature électronique notifié le 14 janvier 2000(urgence), Projet de loi pour la société de l'information notifié le 20 juin 2001,Projet de loi sur l'économie numérique notifié le 22 novembre 2002.
(12) Voir à ce sujet la Proposition de loi tendant à protéger les noms des collectivitéslocales sur l'internet, déposée sur le bureau du Sénat le 12 mai 2004et inscrite à l'ordre du jour de la séance du 22 mai 2004. Bien que portant surles noms de domaine, ce texte n'a fait l'objet d'aucune notification préalable.
(13) Même si le recours à l'article 38 de la Constitution est de plus en plus utiliséen matière de transposition de directive, ce mécanisme a pour effet pratiquede supprimer tout débat parlementaire. Voir à ce sujet le Projet de loi habilitantle gouvernement à simplifier le droit, déposé sur le bureau de l'Assembléenationale le 17 mars 2004, et habitant le gouvernement à procéder par voied'ordonnance à la transposition de la directive du 17 novembre 2003 concernantla réutilisation des informations du secteur public.