La demande tendant à voir ordonner la cessation de toute diffusion d'une interview est une mesure gravement attentatoire à la liberté d'expression, même si elle ne concerne plus que d'éventuelles rediffusions. Une telle demande n'est pas fondée si la preuve n'est pas rapportée que la réalisatrice du reportage a employé des artifices et moyens déloyaux pour donner une fausse image de la demanderesse et déprécier volontairement sa personnalité ou dénaturer ses propos.
En l'espèce, une personne s'estimait avoir été piégée par une journaliste qui, selon elle, lui avait promis de lui montrer les images de son interview avant leur diffusion pour la convaincre de poursuivre l'entretien qu'elle aurait sinon interrompu tant les questions étaient polémiques et malveillantes, et soutenait que sa personnalité avait été dénaturée par différents artifices de montage qui faisaient de cette interview un véritable acte d'accusation. Dès lors que la ...
Tribunal de grande instance, Paris, 17e ch. civ., 2 février 2004, SA Doc en stock c/ SA Arte France et Association relative à la télévision européenne, GEIE Arte