La publication dans un hebdomadaire d'une photographie, non autorisée par la jeune fille représentée, constitue une atteinte à l'intimité de sa vie privée. Dès lors que la demanderesse a exclusivement fondé son action sur l'article 9 du code civil sans évoquer aucune diffamation, l'action engagée ne relève pas des dispositions de la loi du 29 juillet 1881 mais de celle de l'article 9 du code civil. Dès lors, il ne saurait être fait grief à l'arrêt d'avoir écarté l'exception de nullité de l'assignation prise de la violation de l'article 53 de la loi de 1881 et la fin de non-recevoir tirée de la prescription de l'article 65
En l'espèce, l'acte introductif d'instance des demandeurs invoquait non seulement la photographie (où la jeune fille n'était d'ailleurs pas identifiable), mais également la légende qui l'accompagnait de façon indissociable et permettait seule de comprendre ce dont il s'agissait. Les demandeurs se plaignaient en effet du déshonneur causé par le cliché et sa légende.
Cour de cassation, 2e ch. civ., 18 décembre 2003, Agence Magnum, S. Meiselas, société Télérama c/ G. Saadna