L'action en contrefaçon sanctionne l'usage non autorisé d'un signe enregistré sur un territoire donné, pour désigner des produits et/ ou services visés par cet enregistrement. En matière d'Internet, il est difficile de faire prévaloir le principe de territorialité. Dès lors, l'ICANN a mis en place en 1999 une procédure extrajudiciaire de règlement des litiges dite UDRP permettant aux titulaires de marque de saisir un Centre d'arbitrage officiel, afin de s'opposer à la réservation frauduleuse de leur signe sous forme de nom de domaine. Il est ainsi possible de lutter contre les actes de cybersquatting par lesquels des entités tentent de bénéficier de l'attractivité, de la notoriété et de l'image de qualité attachées à la marque, en tirant profit de la croyance légitime du consommateur de se rendre sur le site officiel de la marque. Afin qu'une plainte UDRP aboutisse, il faut que le Registrant utilise le nom de domaine de mauvaise foi, ce qui peut se révéler difficile à prouver. Cet élément intentionnel cristallise la procédure notamment si l'enregistrement de la marque s'est effectué de bonne foi. Pour autant, l'action UDRP ne doit pas échouer dès lors que la marque est exploitée de mauvaise foi.
L'action en contrefaçon sanctionne l'usage non autorisé d'un signe enregistré sur un territoire donné, pour désigner des produits et/ ou services visés par cet enregistrement. En matière d'Internet et en vertu du principe de territorialité, seuls peuvent donc être sanctionnés par les juridictions françaises les actes de contrefaçon commis sur un site visant le public français. Est-ce à dire que les titulaires de marques sont laissés sans protection lorsque leur signe est repris, ...
Thibault LACHACINSKI
Avocats au Barreau de Paris Nataf, Fajgenbaum et Associés
1er avril 2010 - Légicom N°44
2430 mots
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(2) OMPI, D2009-1278, 19 novembre 2009, Ville de Paris c. Jeff Walter; décision frappée d'appel devant les juridictions Texanes.
(3) OMPI D009-0786, 3 juillet 2009, City Views Limited v. Moniker Privacy Services.
(4) Dans la phase précontentieuse l'opposant à la ville de Paris, le défendeur s'est en effet expressément prévalu de cette bonne foi lors de l'enregistrement, pourarguer de son impunité.
(5) CA Paris, 17 février 1999, Annales 1999.201;CA Paris 27 février 2000, D. 2001 somm.472,obs. Durrande.
(6) OMPI D2009 0643, 3 juillet 2009; OMPID2005-1096, 29 décembre 2005 etc.
(7) Rappelons qu'antérieurement à ce changementd'objet/ destination, il n'existait pas à proprementparler de cybersquatting dans la mesure où l'objetdu site n'entrait pas alors en conflit avec les produitset/ou services visés par la marque antérieure.