L'ESSENTIEL La loi DADVSI du 1er août 2006 contient de nombreuses exceptions au droit d'auteur, aux droits voisins ainsi qu'aux droits des producteurs de base de données : exceptions au bénéfice des bibliothèques à des fins de conservation, de l'enseignement et de la recherche destinée à permettre la réutilisation des oeuvres, exception d'information par voie de presse écrite, audiovisuelle ou en ligne, aménagement du dépôt légal, interopérabilité. Certaines de ces exceptions reviennent sur la jurisprudence de la Cour de cassation. Eu égard à leur complexité et aux incertitudes qu'elles suscitent, ces exceptions portent en germe des sources de contentieux. Il appartiendra aux professionnels, par la voie d'accords collectifs, au juge et à la nouvelle Autorité de régulation des mesures techniques de protection, de les interpréter, les cerner, les appliquer, les limiter ou les élargir. En outre, ces exceptions seront potentiellement soumises au test des trois étapes consacré par la loi, en vertu duquel il est possible d'écarter l'exception lorsqu'elle porte atteinte à l'exploitation normale de l'oeuvre ou risque de causer un préjudice disproportionné aux ayants droit. Cette nébuleuse d'exceptions gravite plus ou moins autour de l'astre considérable que constitue l'exception de copie privée et de la notion de gratuité qui semble en être profondément le principe organisateur, même si certaines d'entre elles comportent des obligations de compensation financière. Au-delà de la liberté d'usage légitimée par la finalité particulière de chacune, toutes ces exceptions ou limitations aux droits exclusifs posent le problème de la gratuité des utilisations autorisées et de leur incidence sur l'économie des médias et particulièrement de la presse, déjà fragile.
Àtitre préliminaire, je ne ferai que citer l'article 44 de la loi du 1er août 2006, relatif à l'exploitation par l'Institut national de l'audiovisuel (INA) des prestations audiovisuelles et sonores d'artistes- interprètes relevant de son fonds, qui par facilité (pour regrouper ce qui concerne directement l'INA dans la loi) a été inscrit dans le titre IV de cette loi relatif au dépôt légal, alors que l'article 44 dont il s'agit ne concerne pas le dépôt légal.Cet article 44 prévoit ...
Jean-François DEBARNOT
Jean-François Debarnot Directeur juridique de l'INA
1er juillet 2007 - Légicom N°39
4951 mots
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(2) Loi no 92-546 du 20 juin 1992 relative au dépôtlégal (JO du 23 juin 1992), complétée par sondécret d'application no 93-1429 du 31 décembre1993 (JO du 1er janvier 1994, p. 62).
(3) Loi no 2000-719 du 1er août 2000 modifiant laloi no 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à laliberté de communication (JO du 2 août 2000,p. 11903).
(4) Directive 2001/29/CE du Parlement européenet du Conseil du 22 mai 2001 sur l'harmonisationde certains aspects du droit d'auteur et des droitsvoisins dans la société de l'information (JOCE22 juin 2001), LP, no 184-IV, p. 67.