L'ESSENTIEL Le droit pénal connaît peu d'incriminations qui font référence à l'image de façon spécifique. Par conséquent, l'image d'une personne dans notre législation répressive ne fait pas l'objet, à une exception près, d'une protection spécifique. Cependant, il existe un certain nombre de dispositions qui concernent d'une façon ou d'une autre le thème de l'image, puisant leur source à la fois dans le Code pénal, le Code de procédure pénale, la loi de 1881 sur la liberté de la presse, l'ordonnance de 1945 sur les mineurs délinquants. Face à cette hétérogénéité, cette législation manque de cohérence mais fait ressortir des grandes catégories d'incrimination visant à préserver l'image des personnes de façon générale, au travers des publications interdites et des atteintes à la personnalité, et plus spécialement l'image des mineurs dans le cadre de représentations à caractère pornographique, violente, de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine ou dans le cadre d'images contraires à la décence.
La question de la protection de l'image d'une personne a fait l'objet en droit civil, d'un grand nombre de décisions jurisprudentielles et de commentaires doctrinaux. Dans leurs dernières décisions (1), les juridictions françaises s'efforcent de trouver un équilibre entre le droit reconnu à une personne sur son image et le droit à l'information du public en privilégiant le premier, ce qui est contesté (2).En droit pénal, la même question n'a pas fait l'objet, à notre connaissance, de ...
Jean-Yves LASSALLE
Professeur à l'Université Paul Cézanne-Aix-Mareille III, directeur de ...
1er avril 2005 - Légicom N°34
3875 mots
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(2) Th. Hassler, La liberté de l'image et lajurisprudence récente de la Cour de cassation ,D., 2004, Chr. p. 1611 à 1617.
(3) M.-C. de Percin, Une création prétorienne :le droit à la douleur , Légipresse, 2003, n° 202-II-84 à 87.
(4) Droit des médias, Dalloz, 2002.
(5) TGI Paris, 20 novembre 2001, Légipresse,2002, n° 188-III-17, note B. Ader ; Cass. crim.,8 juin 2004, Bull. n° 156.
(6) Cass. crim., 20 février 2001, D., 2001, J. ,p. 3001, note P. Wachsmann.
(7) P. Lambert, Les caméras de télévision dansles salles d'audience , Mélanges Soyer, LGDJ,2000, p. 253 et s.
(8) F Watrin, Les atteintes à l'image, l'identitéet la vie privée des mineurs commises par voiede presse , Légipresse, 2002, n° 190-II-35, spéc.p. 37 et s.
(9) op. cit., spéc. p. 36 et s.
(10) Cass. crim, 24 septembre 2002, Bull. n° 175 ;Droit pénal, 2003, com. n° 5, note M. Véron ;RSC, 2003, obs. J. Francillon, p.119.
(11) D. Bécourt, Images et vie privée :réflexion sur la proposition de la loi du 16 juillet2003 , Gaz. Pal., 13-14 février 2004, p.7.
(12) Cass. Civ., 20 février 2001, JCP, G, 2001,II, 10533, note J. Ravanas ; Cass. civ., 12 juillet2001, JCP, G, 2002, II, 10152, note J. Ravanas ;Cass. civ., 3 avril 2002, D., 2002, J., p.3164,note C. Bigot ; Cass. civ., 23 avril 2003, Gaz.Pal., 30-31 juillet 2003, J., note D. Amson ;Cass. civ., 9 juillet 2003, Gaz. Pal., 21-23décembre 2003, J., note P. Guerder.
(13) J. Ravanas, Retour sur quelques images ,D., 2002, Chr., p.1502 ; J.P. Gridel, Lacabarats, Droit à la vie privée et liberté d'expression :fond du droit et action en justice , Gaz. Pal.,17-19 novembre 2003, Doct., p. 3.
(14) S. Dupuy-Busson, Les incertitudes de laqualification juridique du filmpornographique , Légipresse, 2001, n°180-II-42 ; A. Tricoire, L'art, la censure et les droitsde l'homme , Légipresse, 2002, n°196-II-148 ;L. Fransceschini, Pornographie et télévision ,Légipresse, 2002, n°197-II-163 ; S. Colombet etM. Vignaud, Publicité, presse, littérature etsexe , Légipresse, 2003, n° 204- II-108.
(15) A. Laingui, Est-il encore possibled'outrager les bonnes murs ? , MélangesSoyer, LGDJ, 2000, p. 235 et s.
(16) Ph. Conte, Les outrages aux bonnesmurs , Liberté de la presse et droit pénal,XIIème Journée de l'A.F.D.P., Aix-en-Provencemars 1994, P.U.A.M., 1994, p.186 à 210, spéc.p. 191.
(17) Versailles, 13 octobre 2003, Légipresse,2004, n° 208-III-6, com. A. Lepage ; RSC, 2004,obs. Y. Mayaud, p. 89.
(18) Cass. crim., 3 février 2004, Bull. n° 28, obs.Y. Mayaud ; RSC, 2004, p.642 et obs., J.Francillon, p.662.Oberholzer, Harvard Business School, et deKoleman Strumpf, Université de Caroline duNord (mars 2004).