L'ESSENTIEL De la révélation d'une affaire au déroulement de l'enquête, de l'instruction puis du procès, deux logiques s'entrechoquent : celle de la police et des magistrats et celle de la presse. Comment peut-on concilier le droit à l'information et l'efficacité de l'enquête et de l'instruction ? Point de départ à la réflexion, cette première table ronde retrace et analyse les spécificités, les impératifs et les contraintes de chacun des acteurs, à travers des retours d'expérience et l'analyse des affaires qui ont marqué l'actualité et la vie judiciaire. Etablir une limite précise au droit à l'information pour protéger le bon déroulement de l'enquête semble difficile au regard de la complexité de certaines affaires et du rôle parfois fondamental de la presse comme «pierre angulaire»nécessaire à une société démocratique. Seule une réflexion au cas par cas semble envisageable. L'hypothèse d'un partenariat entre les acteurs judiciaires et la presse est évoquée afin de limiter les écueils de la médiatisation, notamment quand la diffusion de l'information met en danger non seulement la poursuite de l'enquête mais aussi les personnes. Enfin l'analyse de la notion de vérité médiatique et judiciaire, qui sous-tend l'ensemble de la réflexion, souligne toute la difficulté à établir des règles et des limites précises pour régir les rapports entre la sphère judiciaire et la sphère médiatique.
Pour commencer cette réflexion, prenons deux exemples extrêmes : l'une de compression du temps judiciaire, l'autre de dilatation déraisonnable de ce même temps. Premier exemple : A Meaux, une personnalité congolaise a été poursuivie pour crime contre l'humanité. Il s'est trouvé un procureur, après que le juge de la liberté et de la détention a décidé de la détention, pour trouver une greffière à minuit et faire en sorte que la chambre de l'instruction à Paris statue à 3h du ...
Eric ALT
Vice-président du Syndicat de la magistrature
1er janvier 2005 - Légicom N°33
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