L'ESSENTIEL Actions judiciaires, campagnes médiatiques, sensibilisation des pouvoirs publics, l'industrie musicale se mobilise sur tous les fronts pour lutter contre le phénomène peer-to-peer qui a permis le développement massif des échanges d'uvres, notamment musicales, sur le réseau Internet. Avant de concerner les internautes utilisateurs, les actions judiciaires ont d'abord été tournées vers les éditeurs de logiciels de P2P mais, à peu près partout dans le monde, elles ont échoué, les juges estimant que les logiciels ne fournissent pas les outils permettant d'assurer la contrefaçon. En France comme ailleurs, c'est donc vers les utilisateurs que les ayants droit se sont tournés obtenant des décisions de condamnation dès lors que le téléchargement non autorisé était avéré. L'industrie musicale réclame de nouveaux moyens pour lutter efficacement contre ce qu'elle définit comme un véritable fléau : il est ainsi envisagé qu'elle puisse constituer des fichiers de fraudeurs pour mener des actions de masse. Les dispositifs anti-copie qu'elle a par ailleurs mis en place, ont été vivement critiqués par les consommateurs et dans certains cas censurés par les juges.
Franck VALENTIN
Associé Avocat au Barreau de Paris, Cabinet de Gaulle Fleurance & Associés
1er septembre 2004 - Légicom N°32
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(2) Peer-to-peer, littéralement traduit par pair àpair ou d'égal à égal et dont l'acronymelargement utilisé est P2P.
(3) Synthèse du forum de discussion « Peer-topeerquelle utilisation pour quel usage »,http://www.foruminternet.org
(4) http://www.foruminternet.org/forum
(5) «Toute personne qui croit que son partageillégal de fichiers ou tout autre activité Internetnon autorisée ne peut affecter les ventes setrompe: en fait, son activité, combinée à celledes autres, a un effet cumulatif énorme. »Rapport de l'IFPI sur la musique en ligne,La stratégie Internet de l'industrie musicale un nouveau virage.
(6) Contra, thèse controversée de FelixOberholzer, Harvard Business School, et deKoleman Strumpf, Université de Caroline duNord (mars 2004).
(7) Sony Corporation of America v. UniversalCity Studio Inc, 464 US 417 (1984).
(8) RIAA v Diamond Multimedia, 9th US court ofAppeal, San Francisco (15 juin 1999).
(9) Amstrad Consumer Electronics plc v. TheBritish Phonogram Industry Ltd (1986).
(10) A &M records et al. v. Napster, US Court ofAppeal for the ninth Circuit, (12 février 2001).
(11) Cour suprême néerlandaise, 19 décembre
(2004) Dans cette affaire la Buma/Stemra, sociéténéerlandaise de gestion collective des droits desauteurs et compositeurs de musique, souhaitaitvoir prononcer l'interdiction de la distribution dulogiciel Kazaa.
(12) Gerechtshof Amsterdam, 28 mars 2002.
(13) « Groskter et StreamCast ne sont pasvéritablement différents des entreprises quivendent des magnétoscopes ou des photocopieurs,qui peuvent, tout deux, être utilisés pourcommettre des actes de contrefaçon », Cour dudistrict central de Californie, 25 avril 2003.
(14) Tribunal correctionnel de Vannes, 29 avril2004, n° 656/2004, ministère public et a.
(15) Trois mois pour l'un des prévenus, surprisen flagrant délit ; trois mois pour un autrerécidiviste ; deux mois pour un troisième et unmois pour chacun des autres prévenus
(16) Tribunal correctionnel Paris, SPPF, SCPPSACEM, SEV c/ Bruno Dugas, 28 janvier 2004.Condamnation à 6 mois de prison ferme pour uninternaute contrefacteur récidiviste ; Tribunalcorrectionnel de Saint-Étienne, 6 décembre 1999:condamnation aux peines de 2 et 3 mois deprison avec sursis et 18700 euros de dommageset intérêts ; Tribunal correctionnel d'Épinal,24 octobre 2000 : 4 mois de prisons avec sursis et3000 euros de dommages et intérêts.
(17) Infractions prévues aux articles L. 335-2,L. 335-3, L. 112-2, L. 121-8 al. 1, L. 122-3,L. 122-4, L 122-6 et réprimées par les articlesL. 335-2 al. 2, L. 335-5 al. 1, L. 335-6, L. 335-7du code de la propriété intellectuelle.
(18) Infractions prévues par les articles L. 335-4al. 1, L. 212-3 al. 1, L. 213-1 al. 2, L. 215 al. 2,L. 216-1 et réprimées par les articles L. 335-4al. 1, L. 335-6 du CPI.
(19) Infraction prévue à l'article 321-1 du codepénal et réprimées par les articles 321-1 al. 3,321-3, 321-9 et 321-10 du même code.
(20) Tribunal coorectionnel de Vannes, 29 avril2004, précité.
(21) Il faut relever que la Commission relative àla rémunération pour la copie privée n'a pasadmis qu'une telle redevance puisse s'appliquerau disque dur d'un ordinateur (décision du4 janvier 2001) qui permet pourtant de stockerdes fichiers audios, notamment MP3, ou vidéo.
(22) Communiqué de presse en date du 17 juin2004, « Le Peer-to-peer : un autre modèleéconomique » (www.adami.fr).
(23) Directive 2001/29/CE du 22 mai 2001 surl'harmonisation de certains aspects du droitd'auteur et des droits voisins dans la société del'information, JOCE du 22 juin 2001.
(24) Article 321-1 du code pénal.
(25) Cass. crim., 3 avril 1995, Bull. n° 142.Dans cet arrêt, une information n'est pasconsidérée comme une chose au sens destextes du code pénal.
(26) Dans son avis sur le projet Webcontrol 24la CNIL a considéré que l'adresse IP était unedonnée personnelle et que sa collecte et sonéventuelle transmission aux tiers nécessitent enconséquence, en application de l'article 26 de laloi du 6 janvier 1978, le consentement del'internaute intéressé.
(27) Article 43-9 d la loi du 30 septembre 1986créé par la loi 2000-719 200-08-01 article 1,JO du 2 août 2000.
(28) Directive 95/46/CE du Parlement européenet du Conseil du 24 octobre 1995 relative à laprotection des personnes physiques à l'égard dutraitement des données à caractère personnel et àla libre circulation de ces données, JOCEn° L 281 du 23 novembre 95, p. 0031.
(29) Projet de loi relatif à la protection despersonnes physiques à l'égard des traitements dedonnées à caractère personnel et modifiant la loin° 78-17 du 6 janvier 1978 relative àl'informatique, aux fichiers et aux libertés adoptédéfinitivement le 15 juillet 2004.
(30) À cet égard il ne semble pas, au vu desdébats parlementaires, que cette disposition aitété votée pour favoriser la lutte contre lacontrefaçon mais semble avoir été adoptée enfaveur des banques.
(31) M. Frédéric Dutoit, Compte renduanalytique officiel de la séance de l'Assembléenationale du jeudi 29 avril 2004, Traitement desdonnées personnelles, deuxième lecture.http://www.assemblee-nat.fr
(32) Cette disposition légale permet ainsi deconcrétiser un projet entrepris depuis 2001 maisjusqu'alors interdit par la CNIL leWebcontrol24 (avis émis par la CNIL le15 mars 2001).
(33) JO n° 143 du 22 juin 2004, page 11168.
(34) « En omettant d'informer les acheteurs desCD de Liane Foly Au fur et à mesure, dotés d'unsystème anti-copiage, des restrictionsd'utilisation et particulièrement del'impossibilité de lire ce CD sur certainsautoradios ou lecteurs, la société EMI s'estrendue coupable d'une tromperie sur l'aptitude àl'emploi de ces produits », TGI Nanterre,6e chambre, 24 juin 2003. Assoc. CLCV c/ EMIMusic France. www.legalis.net
(35) TGI Nanterre, 6e chambre, 2 septembre2003, François M. c/ EMI Music France etAuchan France. www.legalis.net
(36) Projet de proposition de loi de DidierMathus, député Saône-et-Loire.
(37) Extrait d'une interview de M. DidierMathus, Copie privée : un député PS part encroisade contre les systèmes de verrouillage parEstelle Dumout. www.zdnet.fr
(38) Voir sur ce point le communiqué de pressede l'ADAMI (société civile pour l'Administrationdes droits des artistes-interprètes et musiciensinterprètes) du 20 février 2004. L'ADAMI, sefondant sur les dispositions de la directive 2001-29 du 22 mai 2001 sur certains aspects des droitsd'auteur et des droits voisins dans la société del'information, et demandant la suppression pureet simple des dispositifs anticopie en France.
(39) Projet de loi relatif au droit d'auteur et auxdroits voisins dans la société de l'information du12 novembre 2003.
(40) Directive 2001/29/CE du 22 mai 2001précitée.
(41) Projet de loi relatif au droit d'auteur et auxdroits voisins dans la société de l'information.
(42) Communiqué de presse de MM. NicolasSarkozy, Renaud Donnedieu de Vabres etPatrick Devedjian en date du 15 juillet 2004,« Piraterie sur Internet : principales mesuresd'ores et déjà retenues ».
(43) Communiqué de presse commun ADAMI,SPEDIDAM, Syndicats AICE et SAMUP, UFC-Quechoisir, UNAF, CLCV et Ligue de l'enseignementdu 24 mai 2004 (source adami.fr).