La question de la brevetabilité des logiciels « en tant que tels » a été récemment relancée par l'Union européenne, alors même que l'Office européen des brevets accorde déjà sous certaines conditions cette protection. La loi française accorde quant à elle la protection du droit d'auteur aux logiciels depuis 1985. Les deux mécanismes de protection répondent à des logiques différentes mais, appliqués strictement et non détournés de leurs finalités, ils ne devraient pas remettre en cause le développement des logiciels libres.
« La pensée elle-même échappe à toute appropriation ; elle reste dans le domaine inviolable des idées, dont le privilège est d'être éternellement libre. » Pouillet, Traité de la propriété littéraire et artistique « L'industrie du logiciel est la source d'une activité économique importante, nécessite souvent de très lourds investissements de sorte qu'il convient de veiller à assurer la protection de ceux qui investissent pour concevoir, fabriquer et vendre de nouveaux ...
Cyril ROJINSKY
Avocat au barreau de Paris
1er avril 2001 - Légicom N°25
4869 mots
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(2) Avis de l'académie des technologies brevetabilitédes inventions sur ordinateur surhttp://www.internet.gouv.fr/français/textesref/avisacatec180701.htm.
(3) C. Caron, « Réflexions sur la coexistence dudroit d'auteur et du droit des brevets sur unmême logiciel », RIDA n° 184, 04/2000, p. 3.
(4) Aff. Mobil Oil, CA Paris 22 mai 1973, Ann.Prop. Ind. 1973, p. 275 confirmé par Cass. Com.28 mai 1975, Ann. Prop. Ind. 1975, p. 217.
(5) Ref dir 91 à vérifier (par 3 ?).
(6) Art 52 (3) Convention de Munich.
(7) LDI n° 248.
(8) Proposition de directive visant à harmoniserles conditions de brevetabilité des inventionsliées aux programmes d'ordinateur, annoncéeen février 1999 par la Commission européenne,dans sa communication annonçant une série demesures destinées à améliorer le système desbrevets dans l'Union européenne.
(9) Proposition entérinée par le Conseil d'administrationde l'OEB en septembre 2000, maisretirée lors de la conférence de Munich denovembre 2000.
(10) Notamment campagne lancée par l'allianceEuroLinux, et soutien de plusieurs parlementairesfrançais.
(11) Le gouvernement français a créé un groupeinterministériel sur ce thème, animé parChristian Pierret. Ce comité n'avait toujourspas rendu d'avis sur le sujet en juin 2001(Expertises n° 249).
(12) Travaux de l'Académie des technologies,publiés le 18 juillet 2001 (cf. ref 1), ayant suscitéde violentes critiques notamment de BernardLang (Yahoo Actualités du 20 juillet 2001) ;Groupe de travail interministériel, qui a remis le13 juillet 2001 un rapport au gouvernement.
(13) X. Linant de Bellefonds, « La brevetabilitédu logiciel ? à revoir », JCP CommunicationCommerce Électronique, janvier 2001, p. 9.
(14) Ou « copyleft », jeu de mot sur copyright.
(15) La GNU General Public License, voirannexe 10, p. 154.
(16) LDI n° 254.
(17) Formalisé en Grande Bretagne en 1623 parle statute of monopolies.
(18) C. Caron, « Réflexions sur la coexistencedu droit d'auteur et du droit des brevets sur unmême logiciel », RIDA n° 184, 04/2000, p. 3.
(19) Député européen, défenseur du logiciellibre.
(20) Entre un à deux millions de dollars minimum,source « Dépôt de brevet aux États Uniset en Europe, vers des différences moins marquées», La lettre des partenaires de la propriétéindustrielle n° 24.
(21) B. Faucon, « Les brevets logiciels toujours endébat en Europe », Les Échos.net, 19 février 2001.
(22) Club informatique des grandes entreprisesfrançaises.
(23) Linux fête ses dix ans sans faste, LesÉchos, vendredi 24 août p. 12.
(24) Bernard Lang, Jean-Paul Smet, Libération,15 janvier 1999.
(25) La valeur du logiciel est comparable à cellede la science, Les Échos, 4 juillet 2001.
(26) Gilles Savary, discours prononcé lors desrencontres du logiciel libre de Bordeaux enjuillet 2000.
(27) Ibid 16.
(28) En ce sens, LDI n° 254.
(29) P. Riché, « États-Unis: la programmation peutmener à la prison », Libération, 6 août 2001.
(30) E. Breart, « Études, Parlez moi de droitsintellectuels ! », Les Petites Affiches n° 157 du8 août 2001.