La protection de la vie privée en France est avant tout assurée sur le plan civil, la loi du 17 juillet 1970 a néanmoins introduit dans le code pénal le délit d'atteinte à l'intimité de la vie privée. Les articles 226-1 et 2 du code pénal sanctionnent en effet la publication ou la divulgation, réalisées avec intention frauduleuse, de documents ou enregistrements captés dans un lieu privé ou tenus à titre privé ou confidentiel, sans le consentement de l'individu concerné et appartenant à la sphère de la vie privée. Les contours de laquelle ont été précisés par la jurisprudence et se limitent aux relations familiales ou amicales, à la vie conjugale ou sentimentale et enfin à la vie physique et à la santé.
CE N'EST que le 17 juillet 1970 (1), que le législateur a introduit dans le code pénal, les articles 368 et 369, réprimant, d'une part, l'atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui, d'autre part, la conservation, divulgation ou utilisation de paroles ou images ainsi obtenues. Ces délits sont venus, à côté de la violation du domicile, la violation de certains secrets professionnels, l'atteinte au secret des correspondances, renforcer la protection que la loi pénale consacre aux ...
François CORDIER
Premier substitut du Procureur près le TGI de Paris
1er octobre 1999 - Légicom N°20
5350 mots
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(2) Protection de la vie privée dans la loi du17 juillet 1970, chronique du professeur AlbertChavannes, RSC 1971, p. 605 sqq. ; Badinter(Robert), La protection de la vie privée contrel'écoute électronique clandestine, Semainejuridique 1971, chronique 2435 ; Bécourt(Daniel), Réflexions sur le projet de loi relatifà la protection de la vie privée, Gazette duPalais, 1er mai 1970 ; Pelletier (Hervé),L'atteinte à la vie privée, Jurisclasseur pénalsous 226-1, les rapports de la CNCIS à Ladocumentation française.
(3) Rapport du conseil d'État de 1995 ; Thérond(Jean-Pierre) Sécurité, AJDA, 20 mars 1995 ;Lajartre (Arnaud de), fonctions et fictions desmiradors électroniques, la vidéosurveillancedans la loi du 21 janvier 1995, Semaine juridique1996 n° 3955.
(4) V. notamment Vie privée et vie publiquechronique du professeur Beignier, Légipressen° 124, septembre 1995 ; Bigot (Christophe),Les exigences de l'information et la protectionde la vie privée, Légipresse n° 126-II, p. 83.
(5) Cass. crim., 14 janvier 1997, B.C. n° 9.
(6) Crim., 20 octobre1998, Dalloz 99 Jurisprudencep. 106 ; v. Beignier (B.), Réflexions surla protection de la vie privée, Semaine juridique,novembre 1997.
(7) Légipresse, n° 156-III, p. 158 et note E.D.
(8) V. rapports de la CNCIS à La documentationfrançaise.
(9) Gazette du Palais, 8 janvier 1987, p. 21.
(10) Au contraire pour un magistrat filmé dans lacage d'escalier de son immeuble dont l'accèsn'est pas libre, v. CA Paris 11B, 7 novembre1996, jurifrance doc. n° 025392.
(11) Bertin (Philippe), L'image en prison,Gazette du Palais,.8 janvier 1987 ; v. aussiCrim., 29 juin 1988 (jurifrance).
(12) Pour d'autres applications en ce qui concernela définition de lieux privés voir jurisclasseurpénal sous 226-1 2 par Hervé Pelletiern° 53 à 61.
(13) V. note 6.
(14) V. Derieux (E.) et Gras (F.), Secret médicalet vie privée : protection civile et pénale,Petites affiches n° 82 du 9 juillet 1997.
(15) V. au contraire référé civil Paris,15 novembre 86, Dalloz, sommaire, p.141.
(16) Crim., 7 octobre 1997, B.C. n° 324 statuantsur arrêt de la CA Paris 11A, 7 mai 1997(inédit) et TGI Paris 17e (inédit) et Gazette duPalais, 29 et 30 juillet 1998, note CharlesMorel.
(17) Légipresse mars 1997, Semaine juridique1999, jurisprudence 10044 et note G. Loiseau ;Beigner (B), Vie privée posthume et paix desmorts Dalloz 1997, jurisprudence, p. 255 ;note B. Beignier, Dalloz 1999, p. 106.
(18) V. note 14.
(19) V. notamment Paris (1re ch.), 3 novembre1982, Dalloz 1983, p. 248, obs. R. Lindon.