Il faut distinguer deux catégories de musique illustrant une uvre audiovisuelle : il s'agit d'abord des musiques originales composées spécialement pour la sonorisation d'une uvre. Dans ce premier cas, le compositeur jouit d'un statut particulier puisqu'il est considéré comme coauteur de l'uvre audiovisuelle et bénéficie d'une exception aux règles juridiques conséquentes à ce statut : le producteur ne sera pas cessionnaire de ses droits patrimoniaux dès lors que le musicien les cède automatiquement à la société de gestion collective dont il est membre. Le sort des artistesinterprètes est réglé dans ce cas par l'article L 213-2 du CPI qui institue une présomption de cession des droits voisins au producteur de l'uvre audiovisuelle. Les règles sont tout autres lorsque la sonorisation d'une uvre se fait au moyen de musiques préexistantes. Les accords passés entre les sociétés de gestion collective et les organismes de radiodiffusion prévoient l'autorisation d'utiliser pour les besoins des émissions toutes les uvres de leur répertoire. Les limites de ces autorisations donnent cependant lieu à de larges polémiques devant les tribunaux.
C'EST un lieu commun que de rappeler que la musique occupe une part réduite du budget consacré à la production d'une uvre audiovisuelle telle que définie à l'article L 112-2 6° du code de la propriété intellectuelle (CPI) et fait généralement les frais des dépassements sur les étapes précédentes.Or, ce laissé-pour-compte de l'uvre audiovisuelle tient pourtant un rôle important parfois même primordial sans laquelle l'uvre n'aurait pas la dimension qu'elle mérite.Évoquons ...
Caroline BESSE-GUENNETEAU
Juriste d'entreprise
1er janvier 1997 - Légicom N°13
8461 mots
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(2) M. Edelman, Actualités législative Dalloz, 1987(Commentaire loi du 3 juillet 1985).
(3) MM. Lucas, Traité de la propriété littéraire etartistique, p. 186.
(4) Dalloz 1964, p. 229.
(5) Cf. notamment M. Colombet, Précis Dalloz,Propriété littéraire et artistique, cinquième édition,p. 186.
(6) Débats Assemblée nationale, 20 mai 1985,p. 822.
(7) M. Colombet, précité, p. 184.
(8) Cassation civile, 13 avril 1959, Dalloz 1959,325 La bergère et le ramoneur, sanctionnant uneutilisation dénaturante de l'apport de l'auteur : « laCour de cassation a reproché à la cour de Paris den'avoir point recherché si les modifications, soustractionsou additions opérées pour achever lefilm, avaient eu pour résultat une dénaturation dela partie déjà réalisée de la contribution dePrévert et Grimault, dénaturation qui pouvaitconstituer une atteinte à leur droit moral ».
(9) Paris, 11 décembre 1961, RIDA, janvier 1962,n° 122.
(10) Parisot (Bernard), La Présomption de cessiondes droits d'auteurs dans le contrat de productionaudiovisuelle : réalité ou mythe ?, Recueil DallozSirey, 1992, chro. p. 75.
(11) Amendement présenté par M. Fluchs, JO AN,Débats, séance du 29 juin 1984, p. 3854, col 2.
(12) Rapport Jolibois
(13) M. Colombet, Propriété Littéraire et artistiqueet Droits voisins, Précis Dalloz, 5e édition, p. 302.
(14) Richard (A.), Rapport au nom de la commissiondes lois (n° 2235) annexé au procès-verbal dela séance du 26 juin 1984.
(15) Colloque IRP, p. 130.
(16) M. Plaisant, Juris Fasc. 80, B. Edelman, Actualitélégislative, Dalloz 1987, (Commentaire loi3 Juillet 1985),
(17) Cour d'appel de Paris (21e chambre A), 10novembre 1992, Recueil Dalloz Sirey 1993, juris. p.418, note Bernard Edelman.
(18) M. Edelman, précité.
(19) Tribunal de grande instance de Nanterre du23 octobre 1996, inédit.
(20) Tribunal de grande instance de Paris, 6 novembre1996, inédit.
(21) Protocole concernant l'utilisation secondairedes enregistrements de la musique de films.
(22) Tribunal de grande instance de Paris en date du6 novembre 1996, précité.
(23) Cf. n° 21.
(24) Cour d'appel de Pari,s 7 avril 1994, RIDA 164,avril 1995, p. 354.
(25) Pierre Yves Gautier, Les uvres multimédiasen droit français, RIDA 91, octobre 1994, nos 4 et 6.
(26) M. Edelman, Recueil Dalloz Sirey 1994, jurisprudence,p. 91.
(27) Cour d'appel de Versailles, 28 septembre 1995,RIDA 170, octobre 1996, p. 254.
(28) Tribunal de grande instance de Paris du 10 mai1996, RDPI 1996.
(29) Kerever (A.), Chronique de jurisprudence,RIDA, octobre 1996, n° 170.
(30) Cour de cassation (1re chambre civile, 6 février1996, RIDA, juillet 1996, n° 169.
(31) Kerever (A.), op. cit., voir aussi MM. Lucas(A. et H.-J.) Traité de la propriété littéraire etartistique.