Avec son développement, Internet s'éloigne de la philosophie originelle du réseau qui était celle de la libre circulation des informations dans un climat d'autodiscipline. Internet est maintenant le cadre d'enjeux commerciaux importants qui s'expriment notamment à travers la revendication de droits de propriété privatifs sur les informations qui circulent et, en premier lieu, sur la page Web. Celle-ci peut être par exemple mise à disposition du public par des entreprises, des organismes administratifs nationaux ou internationaux ou encore de simples particuliers. Certains d'entre eux peuvent avoir un intérêt à faire valoir des droits privatifs sur leurs pages Web qui peuvent très facilement remplir les conditions de protection au titre de la propriété intellectuelle. En effet la programmation informatique de base est protégée comme les logiciels alors que le contenu informationnel souvent marqué de l'empreinte de la personnalité de son auteur bénéficie de la protection par le droit d'auteur. La mise en uvre de l'exercice des droits patrimoniaux sera en revanche plus complexe du fait du mode de diffusion sur Internet.
LE DROIT D'AUTEUR tel que le Professeur Desbois le concevait a souffert des remaniements très profonds ces dernières décennies avec l'apparition de nouvelles formes d'uvres de l'esprit et de nouveaux modes d'exploitation des uvres classiques. De nombreux débats ont vu le jour lorsqu'il a fallu définir un régime juridique adapté au logiciel (1), aux bases de données (2), au prix souvent de quelques entorses aux principes traditionnels du droit d'auteur. Ces débats ne sont d'ailleurs ...
Olivier ITEANU
Avocat à la Cour Cabinet ITEANU et associés
1er avril 1996 - Légicom N°12
2781 mots
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(2) Loi n° 85-660 du 3 juillet 1985 relative aux droitsd'auteurs et aux droits des artistes-interprètes, desproducteurs de phonogrammes et vidéogrammes etdes entreprises de communication audiovisuelle.
(3) Directive du 11 mars 1996, JOCE du 27 mars1996, L 77.
(4) Cf. un article de synthèse des débats de Me BernardEdelman, l'uvre multimédia, un essai de qualification Dalloz Sirey 1995, 15e cahier Chroniques.
(5) Hypertext Markup Language.
(6) Développé par Lotus ; on voit aujourd'hui émergerune multitude de langages dérivés de JAVA comme :JavaScript, Visual Basic Script ou ActiveX.
(7) Directive du 14 mai 1991, concernant la protectionjuridique des programmes d'ordinateur, JOCE du17 mai 1991, n° L 122, p. 42 sqq., voir en particulier7e considérant.
(8) Loi n° 94-361 du 10 mai 1994.
(9) Cf. Rapport Sirinelli pour le ministère de la Culture,Industries culturelles et nouvelles technologies,juin 1994, p. 48.
(10) TGI de Paris, ordonnance de référés du 14 août 1996(non publiée), voir commentaire Revue Expertisesn° 197, p. 292, de M-H. Tonnelier et S. Lemarchand.
(11) Selon la terminologie de l'APP.
(12) Il s'agit d'instructions, de remarques ou commentairesexistant en HTML comme dans tout langage.12.Pour une application de cette notion par les tribunauxaméricains, voir affaire Acuff-Rose Campbell, du 7 mars1994, RIDAoctobre 1994, p. 349, note J. Ginsburg.
(14) Notamment en tenant compte : de la nature del'uvre citante et du but de la reprise (commercial ouéducatif), de la nature de l'uvre citée, de l'ampleurde l'emprunt et de l'impact économique de l'empruntpour l'uvre citée.