La double nature du droit à l'image à la fois patrimonial et extrapatrimonial tend à admettre deux conceptions quant à sa transmission aux héritiers. Le droit à l'image envisagé comme attribut de la personnalité n'est, selon une jurisprudence majoritaire fondée sur l'article 9 du code civil relatif à l'atteinte à la vie privée, pas transmissible. Certaines exceptions sont pourtant admises en jurisprudence concernant notamment l'image de la dépouille mortelle, ou dictées par la loi : s'agissant par exemple de l'image tirée d'une interprétation sur laquelle existe des droits voisins. En revanche et sans contestation, les ayants droit sont toujours admis à agir pour limiter, interdire ou monnayer l'exploitation commerciale qui pourrait être faite de l'image de leur auteur.
LE développement contemporain de l'utilisation de l'image, en matière de photographie, d'audiovisuel puis, ces dernières années, sur le terrain du multimédia et des autoroutes de l'information, pose inévitablement la question de la transmission aux héritiers des droits de la personne sur son image.Résoudre cette question suppose d'avoir résolu la question fondamentale de la nature du droit à l'image. Il s'agit sans nul doute, comme le droit au respect de la vie privée, d'un droit de ...
Christophe Bigot
Avocat au Barreau de Paris
1er octobre 1995 - Légicom N°10
4389 mots
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(2) Gaillard (E.) : La double nature du droit à l'imageet ses conséquences en droit positif français D 1984,Chr. p. 162.
(3) Cf. en ce sens Malaurie (P.) et Aynes (L.), Droitcivil, des successions, Cujas 1993, n° 27 ; Goubeaux(G.), Traité de droit civil, les personnes, LGDJ1989, n° 288.
(4) Kayser (Pierre) Les droits de la personnalité :aspects théoriques et pratiques RTDCIV 1971 p. 445et s., spécialement p. 497, n° 39. Cf. également sur laquestion : Blondel (P.) : La transmission à cause demort des droits extrapatrimoniaux et patrimoniaux àcaractère personnel, LGDJ Paris 1969 ; Lesca (C.)d'Espalungue, La transmission héréditaire des actionsen justice, PUF 1992, p. 35 et s.
(5) CA Paris 1re chambre, 3 novembre 1982, D1983p. 248. Note Lindon (R.).
(6) Paris 4e chambre A 7 juin 1983, GP 1984-2, p. 528.Note Lamoureux (G.) et Pochon (D.).
(7) TGI Strasbourg Référé 31 mai 1989, D1989 som.com. p. 357. Obs. Amson (D.).
(8) Paris 1re chambre A, Moncorgé c/ Cogédipresse23 novembre 1993, inédit.
(9) Cass. civ. 1, 10 octobre 1995, JCP 1995, IV, 2528,Jurisdata n° 002459 ; à paraître au bulletin civil.
(10) TGI Paris, 1re ch., 1re sect., 19 mai 1993, J. DATA049782.
(11) En ce sens, Lesca d'Espalungue (C.), La transmissionhéréditaire des actions en justice, PUF 1992p. 35 et s.
(12) Cf. en ce sens : Cass. civ. 28 juillet 1981 consortsBrel c/ Paris-Match, JCP 1982 - II - 19830 noteLanglade (J.-P.). Adde : Paris, 1re ch. A, 9 juillet 1980,D. 1981, p 72. Note Lindon.
(13) Cass. crim. 21 octobre 1980, D. 1981, p. 72. NoteLindon (R.).
(15) Aix-en-Provence 2e chambre 21 mai 1991, RJDA8-9/91 n° 756 p. 665
(16) TGI Paris 11 janvier 1977 référé, D1977, p. 83.Note Lindon (R.), concernant l'image de la dépouillemortelle de l'acteur Jean Gabin ; CA Paris 1re chambre26 avril 1983, D1983, p. 376. Note Lindon.
(17) TGI Paris 1re ch., 1re sect., 4 novembre 1987, D.1988, S. C., p. 200.
(18) Cf. en ce sens CA Paris 1re chambre A, 6 mars1992 consorts Erulin c/ Evénement du Jeudi.
(19) Cass. civ. 2 22 juin 1994, Bull. civ. II n° 165 ;D1995, p. 268 som. com. Obs. T. Massis.