La loi Pasqua du 21 janvier 1995 a réglementé la vidéosurveillance sur les lieux publics ou ouverts au public sans aborder la question plus précise de l'installation de caméras vidéo dans l'entreprise. La captation de l'image du salarié par vidéosurveillance sur le lieu de travail peut être limitée par les principes fondamentaux protecteurs des droits de la personnalité et plus spécifiquement par le principe de proportionnalité posé en préambule à la réglementation du contrat de travail. Ces règles protectrices s'affrontent néanmoins avec le droit de contrôle et de surveillance qui justifient souvent l'installation de systèmes de vidéosurveillance dans l'entreprise.
INTRODUCTION « Attention vous êtes filmé », « cette vidéo qui nous tient l'il », « la ville sous haute surveillance », ou pire, « la vie sous haute surveillance », etc. Sous ces titres alarmistes, la presse s'est fait l'écho de la prolifération des systèmes de vidéosurveillance dans les lieux publics et les entreprises1.La Commission nationale Informatique et Libertés (CNIL) s'est saisie du problème de la vidéosurveillance sur les lieux publics.Par ailleurs, après avoir ...
Camille BAUER
Avocat au Barreau de Paris
1er octobre 1995 - Légicom N°10
6640 mots
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(2) Le Monde, 7-8 juillet 1994, 10 octobre 1994.Le Quotidien de Paris, 22 janvier 1994.Libération, 10 avril 1995, 30 juin 1995, 10 juillet1995.Le Monde Diplomatique, décembre 1993 : Informatiqueet surveillance et sociale.Le Figaro, 24 et 28 décembre 1994.L'Express, 24 février 1994 page 87.Les Échos, 27 septembre 1995 page 53.Sciences et Technologies n° 13, mars 1989, page 8et suivantes.
(3) Quatorzième et quinzième rapports d'activité de laCNIL. Liaisons sociales mensuel, février 1996.Questionnaire relatif à la vidéosurveillance dansl'entreprise.
(4) A. CHIREZ : Vidéosurveillance. Droit à l'image etvie privée des salariés. Droit social 1994, page 569et suivantes.J. SAVATIER : La protection de la vie privée dessalariés. Droit social 1992, page 329 et suivantes.J.E. RAY : Nouvelles technologies et nouvellesformes de subordination. Droit social juin 1992 n° 6,page 525 et suivantes.B. BOSSU : Le salarié, le délégué du personnel et lavidéosurveillance. Droit social 1995, page 979 etsuivantes.O. de TISSOT : Pour une analyse juridique du conceptde dignité du salarié. Droit social 1995, page 972et suivantes.G. LYON-CAEN : Les libertés publiques entreprisesnon ouvertes au public.J.-P. ANCEL : Protection de la personne, image et vieprivée. Gaz. Pal. 1994, 2e sem., page 989 etsuivantes.G. LEVASSEUR : Protection de la personne, de l'imageet de la vie privée. Gaz. Pal. 1994, 2e sem., page 997et suivantes.Yves CHAUVRY : avocat général à la Cour decassation, Contrôle du travail par filature du salarié :un mode de preuve illicite. Cass. soc 22 mai 1995,RJS 7/95 page 489 et suivantes.J. GRIALDI : Contrat de travail - règlement intérieur,Jurisclasseur Travail fasc. 18-30.M. BUY : Contrat de travail - droits et obligations desparties, Jurisclasseur Travail fasc. 18-20.P. BERCHON : Droit à réparation : atteinte aux droitsde la personnalité, Jurisclasseur Civil fasc. 133-1.VERON : Commentaire de l'arrêt Ch. civ 24 janvier
(1996) Droit pénal 1995 - 118.
(5) Loi du 21 janvier 1995 d'association et de programmationrelatives à la sécurité. JO 24 janvier 1995,page 1249 et suivantes.
(6) Déclaration universelle des droits de l'homme du10 décembre 1948.
(7) A. Chirez : article précité cf. note 4.
(8) Décision du Conseil constitutionnel n° 94 352 du18 janvier 1995. JO du 21 janvier 1995, page 1154 etsuivantes.
(9) Affaire Néocel, Cass. social 20 novembre 1991 :RJ5 1/92 n° 1 ; JCP 1991 Éd. E. Panor 14-31. - CAde Paris 6 décembre 1994, Droit social n° 12 décembre1995, page 983 - CA de Bourges 17 janvier 1992Kerhao contre Ciziania in doc. Joc. prat.
(10) CA d'Aix-en-Provence 4 janvier 1994 - RJ5 3/94n° 231, page 173
(11) Cass Soc 20 novembre 1991, cf. note 8.
(12) Cass Soc 22 mai 1995 (filature du salarié), CSBn° 71 A.37, page 197 ; principe rappelé par la CAParis 28 septembre 1995 18e chambre, RJ5 janvier1996 n° 4 (enquête téléphonique)
(13) O. de Tissot, article précité note 3.
(14) TGI Lorient référé 26 décembre 1994 - Droitouvrier novembre 1995, page 513.
(17) Décision du Conseil constitutionnel, cf. note 7.16 bis. Questionnaire relatif à la vidéosurveillancedans l'entreprise adressé par la CNIL aux entreprises.
(18) Note du 16 mai 1983, Jurisclasseur Droit dutravail fasc 11 le règlement intérieur.
(19) TGI Lorient - cf. note 13.
(20) CE 25 janvier 1989, RJ5 89 n° 423, page 234.
(21) CE 11 juillet 1990, RJ5 90 n° 763.
(22) CE 20 novembre 1990, Sem Soc . n° 567 du23 septembre 1991, page 26.
(23) A. Chirez - article précité cf. note 3.
(24) J. Frayssinet : Informatiques fichiers et libertés,Litec 1992.
(25) Loi du 6 janvier 1978 cf. article précité note 23,page 159 et suivantes.
(26) Convention européenne de Strasbourg cf. articleprécité note 23, page 151 et suivantes.
(27) Directive 95/46 CE du Parlement européen et duConseil du 24 octobre 1995 JO des communautéseuropéennes du 23 novembre 1995, n° L 281/31
(28) Avis n° 95/A-14 du 29 août 1995 du Conseil dela concurrence. Bulletin officiel de la concurrenceconsommation et des fraudes, 12 février 1996,page 23.
(29) Brochure publicitaire diffusée par la sociétéSensormatic, février 1996.